World Online poursuit sa descente aux enfers
Le fournisseur d´accès à l´Internet n´arrive toujours pas à redresser la barre. Le cours de l´action de cette société, détenue par la Fondation de famille Sandoz, n´est plus que de 11,75 euros, contre 43,20 lors de l´introduction du titre.
Les chiffres sont accablants. Au deuxième trimestre, World Online (WOL) a perdu 136,1 millions d’euros, contre 99,7 au premier trimestre. Malgré l’arrivée d’un nouveau patron, James Kinsella, venant de Microsoft, pour remplacer Nina Brink, la fondatrice de la société, les investisseurs n’ont toujours pas confiance dans ce fournisseur d’accès qui ne domine que le marché néerlandais en Europe.
L’introduction en Bourse de World Online1, en mars, était la plus importante jamais réalisée jusque-là par une société Internet en Europe. En plaçant sur les marchés 24 pour cent de son capital, cette entreprise de la nouvelle économie pensait lever 2,9 milliards d’euros. Un fort joli coup boursier pour la Fondation de famille Sandoz, déjà actionnaire de Novartis, et propriétaire de 43 pour cent de World Online.
Mais les investisseurs apprenaient juste à ce moment là que Nina Brink, présidente de World Online, avait vendu ses actions dès décembre à une banque d’affaires, preuve qu’elle ne croyait guère à l’avenir de sa société. Depuis, le fournisseur d’accès ne parvient toujours pas à inspirer confiance et le cours de l’action ne cesse pas de chuter. Parti le 17 mars de 43,2 euros, il était à 18,85 le 5 avril à l’annonce du départ de Nina Brink. Et à 11,75 à présent.
En plus du scandale, World Online présente l’énorme handicap de posséder un taux de pénétration très faible dans presque tous les pays européens, à l’exception des Pays-Bas. Elle possède, certes, 1,5 million d’abonnés, mais dispersés dans plus de quinze pays. Cette faiblesse pose problème en matière publicitaire.
Et même si la Fondation de famille Sandoz, l’actionnaire principal, continue d’apporter sa confiance à World Online, les milieux financiers parlent de plus en plus de sa reprise par une autre société, la seule façon de faire remonter l’action aux alentours de 20 euros. La banque d’affaires Merrill Lynch notamment considère que WOL ne «dispose pas des capacités pour s’imposer comme véritable européen de la fourniture d’accès».
Ian Hamel
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