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Ignazio Cassis sera ministre des affaires étrangères dès mercredi

Didier Burkhalter a remis la clé du Département fédéral des affaires étrangères à Ignazio Cassis . KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Didier Burkhalter a remis mardi la clé du Département fédérale des affaires étrangères à son successeur Ignazio Cassis. Le baptême du feu aura lieu mercredi pour le PLR tessinois avec sa première séance du Conseil fédéral.

L’entrée officielle d’Ignazio Cassis au gouvernement coïncide avec la Toussaint, a souligné le nouveau chef de la diplomatie qui s’est dit heureux d’être pour cette occasion sous le contrôle de tous les saints du Paradis. Ses cent premiers jours seront consacrés à l’analyse de fond de tous les dossiers.

En attendant, il s’est fait présenter par son prédécesseur neuchâtelois Didier Burkhalter les cadres du département. Ce “conseil de direction élargi”, auquel se sont joints deux jeunes, stagiaire et apprenti, sont les personnes clé d’un département qui joue un rôle clé, a souligné le ministre en partance.

Ouverture

La clé qu’il a remise à Ignazio Cassis ouvre non seulement la porte du département mais aussi tous les projets pour l’Europe et le monde. Didier Burkhalter a également offert à son successeur plusieurs illustrations placées sous le signe de l’ouverture comme celle du checkpoint qui permet le passage d’un convoi humanitaire à l’est de l’Ukraine et celle d’un camp de réfugiés en Jordanie.

Après avoir remercié le Neuchâtelois pour les conseils et réflexions prodigués ces cinq dernières semaines, le nouveau chef du département s’est réjoui de rencontrer les cadres du dicastère, de travailler avec eux et de les connaître personnellement. Avant de trinquer avec eux. Au menu: du vin blanc neuchâtelois et du rouge tessinois.

Dossier européen

Tous les partis attendent Ignazio Cassis sur le dossier européen. Le libéral-radical devra jouer la partie plus finement que Didier Burkhalter au sujet de l’accord cadre exigé par Bruxelles afin de garantir l’accès au marché européen.

Le nouvel élu a déjà estimé qu’il faudrait appuyer sur la touche “remise à zéro”. Mais il ne pourra pas faire table rase des décisions prises par le Conseil fédéral avant son arrivée. Ignazio Cassis ne pourra pas non plus tergiverser, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker étant attendu à Berne le 23 novembre.

Turbulences personnelles

Le nouveau ministre des affaires étrangères n’entame pas ses fonctions sous les meilleurs auspices. Il a lui-même jugé bon de s’expliquer il y a dix jours devant les délégués du PLR sur la polémique ayant entouré son adhésion à l’organisation de défense des armes à feu Pro Tell juste avant son élection du gouvernement.

Ignazio Cassis a justifié son départ rapide par le fait que le lobby avait tenté d’instrumentaliser sa personne en faveur de la sortie de l’espace Schengen. Il a réaffirmé son soutien à l’accord de Schengen et une législation libérale sur les armes. Le Tessinois devra néanmoins dissiper l’impression de céder facilement à la pression et de ne pas assez peser ses actes.

Le candidat avait déjà divisé les esprits en annonçant qu’il renonçait à sa double nationalité et rendait son passeport italien pour prévenir des confits d’intérêt au gouvernement. Le nouveau chef du Département fédéral des affaires étrangères devra réussir à rassembler son personnel derrière lui et leur servir de cap fiable dans la tempête.

Il devra encore nommer ses collaborateurs personnels et décider s’il conserve le secrétaire général nommé par Didier Burkhalter à son arrivée en 2009. Le sort de la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Pascale Baeriswyl est également entre les mains d’Ignazio Cassis. La socialiste est en poste depuis moins d’un an.

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