Des perspectives suisses en 10 langues

Israël assure avoir repris “plus ou moins” le contrôle

Des Palestiniens portent les corps de deux journalistes palestiniens tués dans les bombardements israéliens sur la ville de Gaza. KEYSTONE/AP/Fatima Shbair sda-ats

(Keystone-ATS) Israël a annoncé mardi avoir repris “plus ou moins” le contrôle de sa frontière avec Gaza et retrouvé environ 1500 corps de combattants du Hamas sur son sol. L’OMS demande pour sa part l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la bande de Gaza.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé l’ouverture de ce couloir vers la bande de Gaza bouclée et bombardée par les forces israéliennes après des attaques du Hamas qui ont fait des centaines de morts en Israël.

“Un couloir humanitaire est nécessaire pour acheminer les fournitures médicales essentielles aux populations”, a déclaré un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic lors d’un briefing de l’ONU à Genève. Il a précisé que l’organisation y travaillait avec des “partenaires”.

La guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël a déjà déplacé plus de 187’500 personnes à l’intérieur de la bande de Gaza depuis samedi, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au Caire lundi à l’occasion d’une réunion régionale de l’organisation, s’est entretenu avec Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l’Etat égyptien dont le pays partage une frontière avec Gaza, afin d’évoquer la possibilité d’acheminer les produits indispensables pour les soins et le bon fonctionnement des hôpitaux.

“Nous avons besoin de ces fournitures. Les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner sans carburant, sans électricité. Les fournitures que nous avons prépositionnées sont déjà à un bas niveau, nous avons donc besoin que ces fournitures arrivent”, a insisté M. Jasarevic.

Siège total interdit par le droit international

Le siège total de la bande de Gaza, annoncé lundi par le ministre israélien de la Défense, est “interdit” par le droit international humanitaire, a par ailleurs rappelé l’Onu.

“L’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite”, a déclaré le Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme, Volker Türk dans un communiqué.

Le Hamas a lui menacé d’exécuter des otages enlevés en Israël en réaction aux frappes israéliennes sur cette bande de terre exiguë où s’entassent plus de deux millions d’habitants.

“Nous sommes déjà au coeur de la campagne mais ce n’est que le début, nous allons vaincre (le Hamas) avec de la force, énormément de force”, a clamé lundi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Contrôle “plus ou moins repris”

“Environ 1500 corps de (combattants) du Hamas ont été retrouvés en Israël autour de la bande de Gaza”, a pour sa part déclaré mardi le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne dont les propos témoignent de l’ampleur de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël. L’armée avait jusque-là évoqué un millier de combattants palestiniens infiltrés.

“L’armée a plus ou moins repris le contrôle de la clôture à la frontière” avec Gaza “mais des infiltrations peuvent encore arriver”, a ajouté le colonel Hecht.

Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de l’offensive samedi, 250 d’entre elles lors d’une rave party organisée dans le désert israélien, et 2616 blessées, selon les autorités. Côté palestinien, 687 personnes ont déjà perdu la vie et 3727 ont été blessées, selon les autorités locales.

Nombre de ressortissants d’autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l’offensive du Hamas, notamment 18 Thaïlandais, 10 Népalais, 11 Américains, sept Argentins, deux Ukrainiennes, quatre Français, un Russe, un Britannique, un Cambodgien et un Canadien, selon les autorités de ces pays.

Pas de troupes US

Les Etats-Unis, qui ont commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, ont affirmé lundi soir n’avoir “aucune intention d’envoyer des troupes”, selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza.

Israël a retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967. Mais il a gardé le contrôle de l’espace aérien et des eaux territoriales et a imposé un blocus impitoyable depuis 2007, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l’enclave palestinienne.

Ni eau ni électricité ni nourriture

Dans la foulée de l’annonce du “siège” de Gaza, Israël a ordonné la “coupure immédiate” de l’approvisionnement en eau de l’enclave, après les suspensions des livraisons d’électricité et de nourriture. L’armée a par ailleurs annoncé avoir tué “plusieurs suspects armés” qui s’étaient infiltrés en Israël à partir du Liban.

Le Hezbollah libanais, bête noire d’Israël, a affirmé lundi avoir bombardé deux casernes israéliennes, en réponse à la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens sur une zone frontalière dans le sud du Liban, sur fond de craintes d’escalade sur un autre front.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision