Japon: croissance plus forte que prévu du PIB au 2T (+0,8%)
(Keystone-ATS) Le produit intérieur brut (PIB) du Japon a progressé de 0,8% au deuxième trimestre 2024 comparé au premier, selon une première estimation du gouvernement publiée jeudi, grâce notamment à un net rebond de la demande intérieure.
Les économistes du consensus de l’agence Bloomberg tablaient sur une hausse moins forte de 0,6%, après un repli de 0,6% au premier trimestre (chiffre révisé jeudi).
La consommation privée, qui avait plombé le calcul du PIB au premier trimestre, a rebondi entre avril et juin de 1%. Elle a notamment bénéficié des réductions d’impôts consenties en juin par le gouvernement pour tenter de lutter contre l’inflation et des hausses de salaires qui commencent à être mises en place à la suite des négociations annuelles de printemps.
Ces négociations avaient abouti cette année à la promesse d’une hausse inédite de 5,58% des salaires dans les grandes entreprises japonaises, mais certains analystes se montraient sceptiques quant à leur capacité à bénéficier à la plus grande partie de la population.
La consommation dans l’archipel est mise à mal depuis début 2022, à la fois par l’inflation et la faiblesse du yen qui était accentuée par la politique accommodante de la Banque du Japon (BoJ), fragilisant le pouvoir d’achat des ménages.
La Banque centrale a relevé son taux directeur fin juillet, tout en avertissant que la poursuite de ce resserrement monétaire serait conditionnée à la réalisation d’une inflation stable autour de 2%, inscrite dans un cercle vertueux entre augmentations salariales, hausse de la consommation et croissance économique.
Ce resserrement monétaire, conjugué à des craintes de récession aux Etats-Unis et au dénouement de mouvements spéculatifs sur le yen, a cependant contribué à plonger les marchés mondiaux dans l’effroi la semaine dernière, et devrait inciter la BoJ à la prudence.
Les investissements résidentiels (+1,6%) et non résidentiels (+0,9%) des entreprises ont également progressé au deuxième trimestre. Et les exportations japonaises, dont la chute au premier trimestre était notamment liée à des scandales dans l’industrie automobile locale, obligeant Daihatsu, filiale du géant Toyota, à suspendre temporairement toute sa production au Japon, ont par ailleurs rebondi de 1,4% au deuxième trimestre.
Les importations du pays ont elles aussi progressé (+1,7%), résultant en une contribution légèrement négative du commerce extérieure au PIB.
Le secteur automobile n’est toutefois pas encore au bout du tunnel après de nouveaux déboires en juin et juillet qui ont touché plusieurs constructeurs et Toyota aurait revu à la baisse ses prévisions de production annuelle, a rapporté la semaine dernière un journal économique local japonais.