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Kurdes de Suisses et parlementaires actifs pour des députés HDP

Une soixantaine de Kurdes ont manifesté vendredi soir à Genève contre l'arrestation il y a deux semaines de députés et militants du parti HDP en Turquie. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) L’arrestation il y a deux semaines de députés et militants du parti HDP en Turquie a provoqué une protestation en Suisse. Une soixantaine de Kurdes ont manifesté vendredi soir à Genève et des dizaines de parlementaires fédéraux ont signé un appel.

Fin septembre, des dizaines de personnes avaient été arrêtées dans plusieurs régions de Turquie pour avoir participé à des rassemblements prokurdes il y a plusieurs années. Parmi elles figuraient un maire et plusieurs députés, anciens parlementaires et dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP), accusés comme les autres détenus de tentative de coup d’Etat.

“Liberté pour le HDP”, ont scandé à Genève les manifestants, soutenus notamment par solidaritéS. Ils s’en sont pris à nouveau au président Recep Tayyip Erdogan, qualifié de “dictateur”. Des banderoles demandaient de mettre un terme à l'”autoritarisme” de l’Etat turc et aux “agressions” contre les Kurdes.

Ces arrestations sont “antidémocratiques”, “condamnables” et “inacceptables”, a insisté l’un des organisateurs. Il a aussi ciblé la réponse à la pandémie menée par Recep Tayyip Erdogan et une politique extérieure “agressive”, notamment en Syrie, pour tenter de faire oublier les problèmes intérieurs auxquels le pays est confronté.

Soutien de gauche salué

De son côté, un responsable du Centre société démocratique des Kurdes en Suisse, Ramazan Baytar, a remercié les personnalités politiques de gauche en Suisse qui ont affiché leur soutien aux détenus du HDP, tout en demandant à nouveau une action du Conseil fédéral. “La lutte doit continuer. Vous n’êtes pas seuls”, a affirmé la conseillère nationale genevoise Stefania Prezioso, membre d’Ensemble à Gauche.

Elle a condamné la politique “répressive” et “autoritaire” menée selon elle par le président turc. “Nous allons faire pression jusqu’à ce que les militants du HDP soient relâchés”, a-t-elle encore ajouté. Il y a quelques jours, elle avait lancé un appel aux différents élus en Suisse à demander eux aussi la libération de ces personnes. Depuis, plusieurs dizaines responsables de gauche ont signé de leur côté celui-ci, dont plus de 40 parlementaires fédéraux.

Le HDP, qui a rassemblé plus de 10% lors des dernières élections nationales, fait l’objet d’une répression du pouvoir depuis plusieurs années. Son principal responsable, ancien rival du chef de l’Etat à l’élection présidentielle, est en prison depuis 2016. Après des élections municipales en 2019, les autorités turques avaient elles fait arrêter ou ont évincé plusieurs dizaines de maires HDP dans le sud-est du pays.

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