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L’attaque chimique à Khan Cheikhoun est “une allégation crédible”

Bachar al-Assad persiste à nier l'implication de la Syrie dans l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun. KEYSTONE/EPA SANA/SANA HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) L’attaque chimique du 4 avril à Khan Cheikhoun est “une allégation crédible” selon les évaluations préliminaires des experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Bachar al-Assad persiste à nier la responsabilité de son pays dans cette attaque.

Les experts de l’OIAC ont analysé les informations disponibles et dressé des “évaluations préliminaires selon lesquelles ceci est une allégation crédible”, a annoncé jeudi l’OIAC dans un communiqué.

Concentrant leur travail sur l’incident de Khan Cheikhoun, les experts ont “collecté des échantillons, qui ont été envoyés aux laboratoires désignés de l’OIAC pour analyse”, a exposé jeudi le directeur général de l’OIAC devant le conseil de 41 Etats.

Ils analysent actuellement toutes les informations rassemblées en provenance de différentes sources, a ajouté le directeur Ahmet Üzümcü, réitérant son appel aux Etats membres de l’OIAC qui le peuvent de partager toute information pertinente dès à présent.

La mission devrait “achever son travail dans deux à trois semaines”, a-t-il affirmé. “Nos experts sont entièrement conscients de l’importance de la tâche qu’ils doivent remplir et je suis confiant dans le fait qu’ils le feront de manière professionnelle et impartiale, en faisant usage de tous les moyens techniques disponibles”, a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.

La réunion a été suspendue et le Conseil exécutif “a décidé de se réunir à nouveau la semaine prochaine pour continuer les discussions sur l’incident présumé”, a précisé l’OIAC.

Soutiens turc et russe

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine, sont convenus jeudi de soutenir l’enquête, rapportent des sources présidentielles turques. Lors d’un entretien téléphonique, le président turc a souligné que l’utilisation d’armes chimiques représentait un crime contre l’humanité, précisent-elles.

Des enquêteurs ont déjà conclu que du gaz sarin, du chlore et du gaz moutarde avaient été utilisés lors de ce bombardement sur le village de Khan Cheikhoun, dans le province d’Idlib. Les grandes puissances occidentales en ont rapidement rendu le régime syrien responsable.

La Russie, allié militaire du président Bachar al-Assad, a opposé mercredi son veto au Conseil de sécurité des Nations unies et bloqué une résolution condamnant l’attaque et qui demandait à Damas de coopérer à l’enquête internationale.

Un montage, selon Assad

Bachar al-Assad a pour sa part mis en cause les pays occidentaux pour avoir monté de toutes pièces cette attaque chimique présumée. Dans un entretien exclusif accordé mercredi à l’AFP à Damas, le leader syrien a affirmé que son armée n’en était pas responsable.

“Il s’agit pour nous d’une fabrication à 100%”, a déclaré le chef de l’Etat syrien qui s’exprimait pour la première fois depuis cette attaque qui a provoqué un vif choc dans le monde.

“Notre impression est que l’Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu’il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l’attaque” menée le 7 avril par les Etats-Unis contre une base aérienne du régime syrien, a-t-il ajouté.

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