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L’opposition syrienne forme un comité unifié pour négocier avec Damas

Le précédent round de négociations sur la Syrie s'était tenu en juillet à Genève (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) L’opposition syrienne a annoncé vendredi avoir formé un comité unifié en vue des prochaines négociations de paix avec le régime à Genève. Ce groupe comprendra pour la première fois des représentants de toutes les composantes de l’opposition.

Après trois jours d’intenses tractations à Ryad, les quelque 140 représentants du panel éclectique d’opposants syriens ont réussi à se mettre d’accord sur la formation d’un comité de 36 membres. Celui-ci remplacera le Haut comité des négociations (HCN) qui représentait jusqu’alors l’opposition à Genève.

Huit de ses membres font partie de la Coalition nationale syrienne – principale composante de l’opposition en exil, basée à Istanbul -, quatre du “Groupe du Caire” et quatre du “Groupe de Moscou” – tous deux considérés comme plus conciliants vis-à-vis du régime de Bachar al-Assad -, huit indépendants, sept représentants des rebelles et cinq du Comité de coordination national pour le changement démocratique, toléré par Damas.

Nasr Hariri, qui dirigeait déjà le HCN, sera à la tête du nouveau comité unifié. Ce dernier doit encore nommer une délégation pour négocier à partir de mardi avec les représentants du régime dans la cité de Calvin.

Sous forte pression

L’opposition à Bachar al-Assad n’avait jamais réussi à présenter un front commun lors des précédents cycles de négociations à Genève sous le patronage de l’ONU. Elle est sous forte pression pour faire des compromis depuis que les forces du régime ont repris la main en Syrie, avec l’aide de la Russie, au détriment des formations rebelles et des groupes djihadistes.

Le départ de Bachar al-Assad du pouvoir a jusqu’alors été au coeur des précédents échecs des négociations entre représentants du régime et de l’opposition.

Cette réunion de l’opposition dans la capitale saoudienne intervient alors que la Russie, alliée du régime, espère réunir sur son sol un “congrès” entre des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, sous les auspices des puissances qui les soutiennent.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s’est complexifié avec l’implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire morcelé. Il a fait plus de 340’000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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