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L’UDC reste fidèle à ses principes en vue des élections fédérales

(Keystone-ATS) L’année électorale est lancée pour l’UDC. Le parti a adopté son programme politique pour la législature 2015-2019, samedi en assemblée des délégués à Nottwil (LU). Le programme s’inscrit dans la continuité et reste fidèle aux principes de l’UDC.

“Aujourd’hui est le jour le plus important de la législature”, a déclaré Toni Brunner en ouverture devant une salle comble. Plus de 550 personnes étaient présentes sur les rives du lac de Sempach, dont 420 délégués.

“Le nouveau programme se différencie peu de l’ancien”, a remarqué le président de l’UDC. Fidélité aux principes et cohérence, c’est ce qui fait la force du parti. Le thème qui est ressorti le plus samedi est la crainte de voir la Suisse perdre sa souveraineté et son indépendance face à l’Union européenne.

La politique de Berne a été dénoncée à plusieurs reprises. Christoph Blocher, qui a quitté le Conseil national pour pouvoir faire de la lutte contre l’adhésion à l’UE sa tâche principale, a parlé d’un “coup d’Etat”. Il a réitéré ses attaques contre la reprise automatique du droit européen ou les “juges étrangers”.

Récolte de signatures dès mars

C’est justement pour garantir la primauté du droit suisse que l’UDC va lancer l’initiative “droit suisse plutôt que juges étrangers”. Toni Brunner a annoncé que la récolte de signatures débuterait à la mi-mars.

Autre point fort du programme: l’immigration. Président du groupe parlementaire UDC sous la Coupole fédérale, Adrian Amstutz a brossé les grandes lignes des revendications du parti, attaquant au passage plusieurs fois la Berne fédérale pour son inaction.

Centres pour requérants fermés

L’application des initiatives contre l’immigration de masse et pour le renvoi des étrangers criminels seront les objectifs centraux de la prochaine législature, a-t-il rappelé. Il s’agira en outre de mettre fin au “chaos dans l’asile”.

L’UDC veut notamment limiter à un seul le nombre de recours possibles contre les décisions de première instance, réduire l’aide d’urgence aux personnes refusées ou encore augmenter les contrôles aux frontières, particulièrement avec l’Italie.

Autre mesure exigée: les requérants récalcitrants doivent être installés dans des centres fermés “pour qu’ils ne puissent pas aller hanter les rues pendant la nuit”.

Entreprises “pompes à fric”

“L’UDC est le parti de l’économie”, a pour sa part rappelé Céline Amaudruz. “Il faut arrêter de considérer nos citoyens et entreprises comme des pompes à fric”, a lancé la conseillère nationale genevoise. Pour ce faire, il faut déréguler, notamment renoncer aux quotas de femmes dans les entreprises, ou encore réduire les impôts.

Le programme politique de l’UDC s’étend sur 65 pages et compte 21 chapitres, parmi lesquels on trouve, outre l’asile et l’économie, la formation ou la sécurité.

Pour les langues nationales

Lors du débat, les délégués ont ajouté au programme la priorité des langues nationales dans l’enseignement des langues étrangères. Cet engagement arrive au moment où plusieurs initiatives pour la suppression de l’enseignement d’une langue sont en cours dans des cantons alémaniques.

Les délégués ont fini par accepter à l’unanimité le programme après plus de deux heures de débats. Le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer a qualifié le texte d'”excellent”, ajoutant qu’il pouvait y adhérer en tous points.

Il a conclu en brandissant la nouvelle mascotte du parti, la peluche du bouvier bernois Willy. “C’est le symbole du courage qu’il faut pour exprimer ses opinions quand elles ne correspondent pas à la calamiteuse pensée unique”, a-t-il dit.

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