La cour poursuit l’interrogatoire du premier prévenu

(Keystone-ATS) Le Tribunal pénal fédéral a repris mercredi l’interrogatoire du premier prévenu dans le procès 1MDB. Après la cour, ce ressortissant helvético-britannique a répondu à la défense. Comme le CEO de Petrosaudi, il est accusé d’escroquerie, gestion déloyale et blanchiment.

Son avocate l’a interrogé sur ses activités avant son engagement dans Petrosaudi. L’intéressé s’est étendu par le menu sur les contacts entretenus dans ce cadre avec les milieux pétroliers et en particulier avec la société genevoise.

Selon lui, cette dernière aurait multiplié les efforts afin de débloquer la situation concernant le champ pétrolier Serdar III. En effet, ce site offshore était l’objet d’un conflit frontalier entre le Turkménistan et l’Azerbaïdjan.

Ce sont ces droits sur Serdar III qui ont été apportés par Petrosaudi – alors qu’elle n’en était pas titulaire – dans la joint-venture avec le fonds souverain malaisien 1MDB. Selon le Ministère public de la Confédération (MPC), 1MDB aurait subi un dommage de quelque 1,8 milliard du fait des agissements des deux accusés.

Mémoire sélective

Comme la veille, le bras droit du CEO s’est montré peu bavard sur les relations financières entre Petrosaudi et 1MDB. Ainsi, ce quadragénaire n’a pas été en mesure d’expliquer des versements portant parfois sur plusieurs centaines de millions. Il s’est présenté comme un exécutant qui passait les ordres sans en connaître forcément les raisons.

En revanche, il a présenté en détail les activités concrètes de Petrosaudi, comme les opérations des deux navires d’exploitation pétrolière acquis par l’entreprise commune créée avec 1MDB. Il s’est rappelé aussi que l’achat d’un de ces bâtiments lui a valu un bonus de 4 millions de dollars.

Agacé par la mémoire sélective du prévenu, un juge lui a lancé: “Avez-vous pris la peine de lire le dossier de l’accusation?” L’intéressé a admis qu’il n’en avait pris connaissance qu'”en partie”.