La dévaluation chinoise n’affole pas l’industrie MEM
(Keystone-ATS) La Chine a dévalué jeudi le taux de référence du yuan pour le troisième jour consécutif, ce qui pourrait compliquer les exportations de la Suisse vers le pays. L’industrie des machines (MEM) pourrait notamment en souffrir, même si le secteur ne s’affole pas.
Pour Fabrizio Quirighetti, responsable des investissements de la banque Syz, l’inquiétude vis-à-vis de la Chine est moins liée à la situation monétaire du pays qu’à un possible ralentissement de son économie. « En réalité, le cours de change yuan/franc a retrouvé le niveau qui était le sien au début de l’été », explique-t-il jeudi à l’ats.
« En revanche, ces dévaluations pourraient traduire un ralentissement de l’économie chinoise, qui est confrontée à un problème de demande », souligne l’économiste. Ce dernier ne se montre pas trop inquiet pour le secteur de l’horlogerie, très diversifié au niveau de ses débouchés. « En outre, la consommation intérieure chinoise semble résister, contrairement par exemple à certains pans de l’industrie ».
La situation semble donc davantage préoccupante pour l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), dont les exportations directes vers la Chine sont modérées, mais qui dépendent en partie des commandes de produits intermédiaires de sociétés étrangères – par exemple allemandes – qui, elles, disposent d’importants débouchés dans le pays.
Swissmem rassure
Pour autant, la situation n’inquiète pas outre mesure le secteur. Pour Philippe Cordonier, responsable pour la Suisse romande de l’organisation faîtière Swissmem, cette troisième dévaluation du taux de référence du yuan représente un « signal négatif », qui devrait toutefois être largement compensé, si la tendance actuelle devait se poursuivre, par l’affaiblissement du franc vis-à-vis de l’euro.
Le marché chinois est relativement important pour l’industrie MEM, avec un peu plus de 5% des exportations du secteur. Pour autant, le responsable de Swissmem veut éviter tout alarmisme. « Il faudra attendre quelques mois pour voir concrètement les conséquences de l’affaiblissement du yuan, mais elles devraient dans tous les cas être limitées », rassure-t-il.