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La fréquence du blanchissement des récifs coralliens s’accélère

Les coraux se meurent victimes du réchauffement climatique dû notamment à l'activité humaine. Le blanchissement de ces organismes marins est particulièrement important en Australie (photo), au Proche-Orient et dans certaines parties d'Asie (archives). KEYSTONE/AP The Ocean Agency / XL Catlin Seaview Survey sda-ats

(Keystone-ATS) La fréquence du blanchissement à grande échelle des récifs coralliens a presque quintuplé depuis les années 1980. En cause, le réchauffement climatique qui menace ces écosystèmes marins vitaux, montre une étude publiée jeudi dans Science.

Le phénomène de blanchissement, lié à la montée de la température de l’eau, se produisait avant tous les vingt-cinq ou trente ans. Mais plus récemment, il se répète tous les six ans en moyenne, ont déterminé ces chercheurs qui ont analysé les épisodes de blanchissement à une centaine d’endroits autour du monde entre 1980 et 2016.

“Avant les années 1980, le blanchissement de masse des coraux était inconnu”, relève Terry Hughes, directeur du Conseil australien de recherche sur les récifs coralliens (ARC), principal auteur de l’étude. “Mais aujourd’hui, des épisodes répétés de ce phénomène à une échelle régionale qui entraîne une mortalité de masse de ces animaux marins deviennent la norme autour de la planète où les températures continuent de grimper”, poursuit le scientifique.

Au cours des dernières années, 30% des blanchissements ont été classés comme “sévères” s’étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres. Selon ces scientifiques, le risque pour un tel phénomène s’est accru de 4% par an depuis 1980, le plus fortement en Australie, au Proche-Orient et dans certaines parties d’Asie.

La Grande Barrière de corail en Australie a connu quatre blanchissements sérieux depuis 1998 dont deux d’affilée en 2016 et 2017 qui ont provoqué des dommages étendus.

Activité humaine en cause

Nombre de blanchissements de coraux sont provoqués par l’apparition périodique du courant équatorial chaud du Pacifique El Nino qui a été particulièrement intense en 2015 et 2016. Ces phénomènes sont toutefois de plus en plus fréquents, amplifiés par le réchauffement climatique résultant en grande partie des émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines, pointent ces scientifiques.

“Le climat se réchauffe rapidement depuis ces cinquante dernières années ce qui rend le courant El Nino plus dangereux pour les récifs coralliens et maintenant nous voyons des blanchissements se produire quand l’été est particulièrement chaud”, relève Mark Eakin, un scientifique de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), co-auteur de ces travaux.

Des millions de personnes dans le monde dépendent des coraux pour leur subsistance que ce soit par les activités liées au tourisme ou à la pêche.

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