
La loi sur le climat sous toit en Valais – référendum annoncé

(Keystone-ATS) Le Grand Conseil valaisan a accepté jeudi en deuxième lecture la loi sur le climat. Le Centre du Haut-Valais a campé sur sa position et rejeté le texte, à l’instar de l’UDC dont la section germanophone a annoncé lancer un référendum.
Les députés ont examiné un peu plus de quatre-vingts amendements. Ces propositions, en grande majorité portées par l’UDC, ont pratiquement toutes été refusées par le plénum. Au final, le texte de loi a été entériné par 93 voix contre 30.
La gauche et la majorité du camp bourgeois ont dit leur satisfaction, soulignant les « objectifs ambitieux » de la nouvelle loi qui privilégie « les incitations » aux « obligations et interdictions ». Le PLR, plus sceptique lors de la première lecture en mai 2023, a salué un texte en faveur de « l’urgence climatique », mais exempt de « mesures disproportionnées » rédhibitoires.
Comme lors de la première lecture en mai 2023, le Centre haut-valaisan et l’UDC ont refusé un texte jugé « trop étatique, pas assez libéral » et empreint d’objectifs « irréalistes ». « Nous n’avons pas réussi à freiner cette folie verte, nous la stopperons dans les urnes », a déclaré Christian Gasser (UDC) en annonçant le lancement d’un référendum.
Un plan climat cantonal
La nouvelle loi-cadre permettra d’élaborer un plan climat cantonal. Celui-ci définira les principes, les stratégies, les mesures, le calendrier ainsi que les moyens financiers permettant d’atteindre les buts climatiques.
Le projet de ce plan comporte quelque 80 mesures phares. Ces dernières se déploieront dans sept domaines dont l’aménagement du territoire et mobilité, la gestion de l’eau, les bâtiments et constructions ainsi que l’industrie, énergie et tourisme.
Il y a une année, lors de la présentation du projet de loi devant la presse, Le grand argentier valaisan Roberto Schmidt avait relevé que toute une série de mesures prévues liées au climat ne disposaient pas de base légale. Cela n’est désormais plus le cas.
Zéro émission en 2040
Plus concrètement, la loi prévoit notamment que le canton atteigne le zéro émission de CO2 en 2040. Un objectif plus ambitieux que celui de la Confédération qui vise la neutralité carbone d’ici à 2050.
« Ce n’est pas sérieux que de prétendre que le Valais y arrivera, c’est une hérésie », a lancé l’UDC Grégory Logean. Le délai n’a pas agité les autres partis, ce d’autant plus que, comme l’a souligné Roberto Schmidt, le but est d’être ambitieux, de se donner les moyens d’aboutir sans toutefois d’obligation de résultats.
Un fonds climat
Pour financer les projets de grande envergure, le Grand Conseil a validé la création d’une réserve climatique avec une dotation initiale de 100 millions de francs prélevés sur la fortune de l’Etat. C’est 50 millions de francs de moins que le montant prévu dans l’avant-projet du gouvernement.
La somme a fait débat jeudi: l’UDC du Haut-Valais a proposé une « réduction massive » de la dotation l’établissant à 50 millions de francs, alors que la gauche a plaidé pour un montant de 150 millions qu’elle aurait bien porté à 200 millions si elle avait pu faire abstraction du « contexte budgétaire ».
C’est finalement Le Centre et le PLR qui auront joué les arbitres: Leur proposition à 100 millions de francs, conforme à celle de la commission de deuxième lecture, a remporté la mise.
« Un signal clair »
Juste avant le vote, Roberto Schmidt a rappelé combien le canton est « particulièrement touché par le changement climatique », illustré ces derniers jours par d’intenses pluies qui ont provoqué des dégâts notamment à Champéry. En entérinant la loi sur le climat, le Parlement « a donné un signal clair montrant à toutes et tous que les politiques sont conscients » de la situation, a-t-il déclaré.
« Prendre des mesures pour nous adapter n’est plus une option », a poursuivi le chef du département des finances et de l’énergie. Les coûts de l’inaction « sont dix fois plus élevés. Il faut agir aujourd’hui et pas demain ».