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Le BLS veut sécuriser le Lötschberg avec une cavité souterraine

Le tunnel de base du Lötschberg, ouvert en 2007, est un tunnel ferroviaire de 34,6 kilomètres de long qui passe sous la chaîne alpine du nord entre Frutigen (BE) et Rarogne (VS) (archives). KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Après plusieurs infiltrations d’eau au même endroit du tunnel de base du Lötschberg, BLS a présenté mardi aux médias une stratégie à long terme. L’exploitant souhaite créer une cavité souterraine pour y collecter l’eau et la boue avant de les canaliser hors du tunnel.

Celui-ci devrait durer plusieurs mois tandis que les coûts sont estimés dans une fourchette allant d’un nombre de sept à huit chiffres, indique devant les journalistes invités à une visioconférence le chef de projet chez BLS Alptransit Stefan Irngartinger. Il ne donnera pas davantage de détails.

Le tube est du tunnel de base sera fermé durant toute l’opération. Le trafic ferroviaire passera par le tube ouest en exploitation à voie unique pendant plusieurs mois. Le BLS souhaite toutefois maintenir la cadence horaire – soit un train par heure – entre le Valais et Berne. La compagnie ferroviaire espère débuter le chantier à l’automne.

Depuis février le trafic ferroviaire a été perturbé à plusieurs reprises, à chaque fois en raison d’infiltrations qui se produisaient sur le même tronçon à deux voies, soit entre Ferden (VS) et St-Germain (VS), à quelque 2,5 km du portail sud de Rarogne (VS). A chaque fois, les opérations de nettoyage se sont chiffrées à entre 2,5 et 3,5 millions de francs.

Zone localisée

Le site affecté par l’infiltration d’eau se trouve dans une zone géologique de roche calcaire stable entrecoupée de systèmes karstiques. Lors du chantier en 2001, un des forages exploratoires, le numéro 37, a rencontré une source karstique importante. Pour éviter une pression d’eau incontrôlable dans la roche autour du tunnel, qui aurait pu affecter la structure de l’ouvrage, ce forage a été le seul à ne pas être scellé.

Mardi, Stefan Irngartinger a souligné l’imprévisibilité des systèmes karstiques pour expliquer la décision de l’époque de ne pas remblayer le trou. Au lieu de reboucher, l’eau a été conduite dans des tuyaux séparés menant hors du tunnel. Une fois cette installation faite, une feuille d’étanchéité a été posée et le tunnel a été bétonné, ajoute M. Irngartinger.

Mais un évènement naturel aurait modifié les voies d’écoulement dans la roche, de sorte que beaucoup plus de sable a été emporté dans le trou de forage exploratoire. Ce qui a provoqué un blocage à la jonction avec les tuyaux. Selon lui, une fuite s’y est ensuite produit en raison de la pression élevée de l’eau. Celle-ci a endommagé la feuille d’étanchéité, de sorte que l’eau et la boue ont pu entrer dans le tunnel.

Au moins mille mètres cubes

“Le système d’étanchéité du tunnel n’est pas en cause”, a répété le chef de projet qui parle d’une zone endommagée localisée. La construction d’une cavité souterraine d’une capacité d’au moins mille mètres cubes sur le côté est du tunnel devrait remédier définitivement à la situation. Le transport du sable qui s’y sera échoué est en revanche encore en cours d’investigation.

Pour l’heure, le BLS a installé des bassins de sédimentation en acier afin de recueillir eau et boue. Il surveille aussi la zone à l’aide de caméras et des inspections régulières sont prévues. Les trains doivent rouler à une vitesse réduite lorsqu’ils passent ces bassins.

Le tunnel de base du Lötschberg, ouvert en 2007, est un tunnel ferroviaire de 34,6 kilomètres de long qui passe sous la chaîne alpine du nord entre Frutigen (BE) et Rarogne (VS).

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