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Le centenaire de l’Insurrection de Pâques commémoré à Dublin

(Keystone-ATS) Près de 4000 militaires irlandais ont défilé devant des centaines de milliers de spectateurs dimanche à Dublin pour le centenaire de la sanglante « Insurrection de Pâques ». Cette rébellion armée contre la domination britannique a mené à l’indépendance du pays.

« C’est assez émouvant. J’étais là en 1966 pour marquer le 50e anniversaire et dieu merci je suis encore en vie. Je suis ravi d’être ici pour marquer ce souvenir évocateur », a confié Patrick Morrison, 72 ans, venu depuis l’Etat américain de Pennsylvanie avec son fils et son petit-fils.

La commémoration du soulèvement contre la domination britannique, le lundi de Pâques de 1916, a été marqué par une parade longue de 4,4 kilomètres. Elle a traversé, pendant plusieurs heures, la capitale devant des centaines de milliers de spectateurs. Près de 5000 descendants des rebelles de 1916 avaient été invités à assister à la parade, laquelle était retransmise sur des écrans géants à travers la ville.

Minute de silence

Vers 11h30, une première cérémonie d’Etat, en présence du président Michael Higgins et du Premier ministre par intérim Enda Kenny, a eu lieu sous un beau soleil à l’ancienne prison dublinoise de Kilmainham où quatorze des seize chefs de la rébellion avaient été exécutés. Après une minute de silence, le président a déposé une gerbe.

« Il est important de rendre hommage, en cette année du centenaire, à tous ceux qui ont perdu la vie pendant (l’insurrection) de Pâques 1916 », a déclaré Enda Kenny. Ce dernier a également assisté à la principale cérémonie devant la poste centrale de Dublin, ancien quartier général de la rébellion.

Proclamation des rebelles

Les anciennes présidentes irlandaise Mary McAleese et Mary Robinson étaient présentes de même que Martin McGuinness, vice-Premier ministre d’Irlande du Nord. Un officier de l’armée a lu la proclamation des rebelles de 1916, qui affirmait « le droit du peuple d’Irlande à posséder l’Irlande ».

Après que le drapeau vert, blanc et orange irlandais eût été abaissé à mi-hauteur de son mât, le président a marqué une nouvelle minute de silence pour les centaines de personnes tuées pendant les six jours du soulèvement.

Milliers d’arrestations

L’insurrection avait débuté le 24 avril 1916. Plus de 1000 personnes avaient alors pris possession de bâtiments stratégiques du centre-ville de Dublin, comme le palais de justice ou la gare.

Les autorités britanniques furent dépassées initialement. Elles étaient ensuite parvenues à envoyer des renforts et, après avoir bombardé la ville, à pousser les rebelles à la reddition le 29 avril.

Des milliers de personnes furent arrêtées et les seize chefs de la rébellion exécutés. Ce qui avait suscité l’indignation et un sursaut en faveur de l’indépendance.

Moins de six ans plus tard, le Royaume-Uni acceptait la création d’une nation indépendante, mais sans la partie nord-est de l’île, la province d’Irlande du Nord. Celle-ci est restée depuis dans le giron britannique.

Violence politique et religieuse

L’insurrection « a donné aux gens le courage de croire que nous pouvions atteindre une indépendance totale », a dit Eamon O’Cuiv. Ce dernier est le chef adjoint du parti politique de centre droit Fianna Fail et petit-fils d’Eamon de Valera, lequel prit part à la rébellion en 1916.

Sur cette île où la violence politique et religieuse est loin de n’être qu’un souvenir, ces célébrations ont fait débat. Certains souhaitaient célébrer la seule mémoire de la rébellion.

Les cérémonies ont néanmoins rendu hommage aussi bien aux soldats britanniques qu’aux civils et rebelles tués pendant ces six jours, le gouvernement insistant sur la nécessité d' »inclure » tout le monde.

Etat d’alerte

Si elles se sont déroulées sans heurt dimanche, l’Irlande restait en état d’alerte, la police ayant prévenu que des extrémistes prévoyaient de marquer le centenaire avec des attaques contre des cibles policières ou militaires.

Le pays a marqué ce centenaire avec un gouvernement intérimaire. Les élections législatives du mois dernier n’ayant pas permis de voir un parti être en mesure de former un nouvel exécutif.

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