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Le chef de l’ONU fustige la « punition collective » des Palestiniens

Keystone-SDA

(Keystone-ATS) « Rien ne justifie la punition collective » infligée par Israël à la population de Gaza, a dénoncé lundi le secrétaire général de l’ONU António Guterres. « C’est inimaginable le niveau de souffrance à Gaza », a-t-il ajouté dans un entretien avec l’AFP.

« Le niveau de morts et de destruction n’a pas de parallèle avec ce que j’ai pu voir depuis que je suis secrétaire général », a précisé M. Guterres, en poste depuis le début 2017.

« Evidemment, nous condamnons toutes les attaques terroristes du Hamas, ainsi que les prises d’otages », mais « la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne, et c’est ce que nous voyons de façon dramatique à Gaza », a-t-il ajouté, décrivant les morts, les destructions, la faim, les maladies que subit le territoire assiégé.

Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP fondé sur les chiffres officiels incluant les otages tués en captivité.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son offensive aérienne et terrestre a fait au moins 41’226 morts, selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas à Gaza. Plus de 200 humanitaires, la plupart de l’ONU, ont également été tués.

Et au nom de tous ces civils, « rendre des comptes est indispensable », a insisté António Guterres, du côté d’Israël et de ses « violations massives » du droit international, mais aussi du côté du Hamas.

Cessez-le-feu

Dans ce contexte, le chef de l’ONU ne cesse de réclamer un cessez-le-feu immédiat, mais les négociations sous l’égide des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar restent dans l’impasse. Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de ne pas vouloir un accord.

« C’est sans fin », a déploré lundi António Guterres, jugeant qu’il sera « très difficile » de parvenir à un accord, tout en gardant espoir.

Le fait que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ne répond pas à ses appels depuis octobre, n’est pas le plus important, a souligné le secrétaire général de l’ONU. « Ce qui compte, c’est la souffrance des gens. Ce qui compte, c’est l’absence de solution politique. Ce qui compte, c’est le déni constant de la solution à deux Etats et le fait de miner cette solution à deux Etats par des actions sur le terrain, la saisie de terres, les expulsions, les nouvelles colonies, toutes construites illégalement ».

Il a d’autre part jugé « improbable » que sa proposition d’une mission onusienne de « surveillance » d’un hypothétique cessez-le-feu soit acceptée par les parties. Les missions onusiennes nécessitent en particulier le consentement des pays hôtes.

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