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Le commerce maritime a repris en 2016 mais la demande reste basse

Le commerce maritime devrait s'améliorer dans les prochaines années (archives). KEYSTONE/EPA/KIMIMASA MAYAMA sda-ats

(Keystone-ATS) Le commerce maritime a repris en 2016 avec une croissance de 2,6%, en hausse, malgré une demande inférieure à l’approvisionnement. Les prévisions sont meilleures pour les cinq prochaines années où l’augmentation devrait s’établir à 3,2%, a dit mercredi l’ONU à Genève.

Pour 2017, l’augmentation attendue est de 2,8%, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). En 2016, le volume a atteint 10,3 milliards de tonnes.

Celui de la capacité des navires s’est étendu de 3,2% pour atteindre plus de 1,85 milliard de tonnes début 2017. Le décalage entre la demande et l’approvisionnement maintient des taux de fret et des chiffres d’affaires bas dans tous les segments.

L’année a été particulièrement difficile pour le marché des transports par conteneurs qui a perdu 3,5 milliards de dollars (environ 3,43 milliards de francs) en 2016. Une combinaison entre “une demande plus basse que prévue auparavant” et “un flux important de bateaux”, estime le secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi.

Appel aux régulateurs

Une augmentation de la consolidation de la branche dans laquelle est notamment active MSC à Genève pourrait améliorer la situation, selon l’institution onusienne. De même que la mutualisation des cargos pourrait provoquer des économies et réduire les coûts opérationnels.

Pour autant, les récentes fusions et partenariats entre les transporteurs de conteneurs aboutissent aussi à des risques d'”oligopoles”, selon le directeur de la division en charge de ces questions à la CNUCED, Shamika Sirimanne. Seuls trois prestataires ou même moins oeuvrent actuellement dans de nombreux marchés des pays en développement.

Les régulateurs devront surveiller la situation et établir un nouveau cadre en cas de besoin, selon la CNUCED. Les ports sont eux sous pression avec des bateaux toujours plus grands, la consolidation des compagnies maritimes et les menaces en terme de cybersécurité.

A moins que les navires garantissent davantage de chargements, l’investissement pour accueillir les plus grands d’entre eux pourrait ne pas être recommandé, ajoute la CNUCED. Depuis plus d’une quinzaine d’années, 68,8 milliards de dollars d’investissement privé ont été lancés sur près de 300 ports.

Aide par la CNUCED

Par ailleurs, les coûts, notamment de transports, atteignent 15% de la valeur des importations et même plus de 20% pour certains pays en développement. La CNUCED assiste des pays pour diminuer les coûts de transaction ou la durée des cargos à quai. Elle appelle aussi les acteurs publics à collaborer avec le secteur privé face aux risques liés aux nouvelles technologies pour le commerce maritime.

Autre indication, l’utilisation de gaz naturel comme carburant augmente. M. Kituyi appelle aussi à davantage de connexions entre les compagnies maritimes. Les données doivent faire partie “des négociations d’accords commerciaux et des plans de développement d’infrastructures de transports”, selon lui. Les pays en développement sont parmi les plus affectés par ce manque d’accès.

La CNUCED dénonce l’absence de concurrence dans certains pays sur les prestataires de livraison pour le cabotage. Elle appelle à des législations qui favorisent sous certaines conditions le transport de commerce intérieur par des compagnies internationales pour renforcer l’accès des importateurs et des exportateurs aux prestations.

Plus de 80% des liens maritimes entre pays ne sont pas directs. Selon la CNUCED, cette situation peut diminuer jusqu’à 40% la valeur des exportations et une liaison directe peut réduire de 9% les coûts du commerce maritime.

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