
Le directeur des Retraites populaires plaide pour la réforme 2020

(Keystone-ATS) La réforme de la Prévoyance vieillesse 2020 soumise au peuple le 24 septembre permettra toujours de toucher une rente couvrant jusqu’à 60% du dernier salaire. C’est l’avis de Philippe Doffey, directeur de Retraites populaire, qui plaide en faveur de la réforme.
« L’objectif d’une rente représentant 60% du salaire demeure valable pour l’ensemble des assurés au minimum LPP et au bénéfice d’un salaire d’au plus 84’600 francs », affirme Philippe Doffey dans une interview au Temps lundi. Pour les salaires supérieurs, cela dépendra de la caisse de pension. Mais l’idée d’assurer un niveau de vie décent est garantie, selon lui.
La Prévoyance vieillesse 2020 n’est cependant qu’une réforme d’étape. Les assurances devront continuer de s’adapter notamment aux différentes formes de travail. Les carrières ne sont en effet plus aussi linéaires; elles comportent des interruptions de formation ou des temps partiels, voire des congés sabbatiques. En raison de la diversité des parcours, il sera toujours plus difficile de prévoir le niveau de la rente 30 ou 40 ans à l’avance.
Aujourd’hui, il y a urgence à agir: chaque mise à la retraite génère une perte qu’il s’agit de couvrir. Actuellement, « c’est le jeune assuré et l’assuré actif qui subissent cet impact », selon Philippe Doffey. La Prévoyance vieillesse 2020 qui englobe à la fois l’AVS et la prévoyance professionnelle propose une solution « techniquement saine » qui va « dans le bon sens ».
Perte de confiance en cas de non
Les 70 francs mensuels pour les nouvelles rentes AVS favorisent surtout les petits revenus. « C’est un montant significatif pour une femme qui gagne 3000 francs par mois », estime l’actuaire, rappelant que le salaire médian d’une femme est de 39’000 francs par an.
Si la réforme ne passe pas, Philippe Doffey prédit une perte de confiance dans le système. « Dans le 1er pilier, la question de l’indexation des rentes se posera rapidement ». Pour la LPP, les caisses chercheront des alternatives: encouragement à verser le capital plutôt qu’une rente, avantages sociaux en dehors de la prévoyance avec par exemple des modèles de salaire variables non assuré au 2e pilier, rente variable.
« En cas de non, on multipliera les coups de canif au système de prévoyance », dit-il. Il ne croit pas qu’un plan B aboutisse dans les six mois. Il faudra compter au minimum trois à quatre ans, selon le directeur de Retraites Populaires.