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Le manque de médicaments requiert une solution internationale (FMH)

La pénurie de médicaments demande une solution internationale, a déclaré Yvonne Gilli, présidente de la Fédération des médecins suisses (FMH) (Photo prétexte). KEYSTONE/DPA-Zentralbild/PETER ZSCHUNKE sda-ats

(Keystone-ATS) La pénurie de médicaments est un problème international qui nécessite une solution internationale. Et cela au plus haut niveau, a déclaré Yvonne Gilli, présidente de la Fédération des médecins suisses (FMH).

La racine du problème se trouve dans les lieux de production, a précisé Mme Gilli dans l’émission “Samstagsrundschau” de la radio publique alémanique SRF. Chaque pays européen a un intérêt à savoir où les médicaments sont produits. La politique des prix joue également un rôle, note-t-elle.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a reçu des propositions de la part du corps médical concernant le manque de médicaments, a ajouté Mme Gilli. Et la présidente de la FMH d’assurer que, dans ce contexte de pénurie, les médecins en Suisse sont particulièrement rigoureux dans leurs prescriptions notamment d’antibiotiques.

Lacunes en pédopsychiatrie

Le manque de pédopsychiatres, qui entraîne d’importants délais d’attente, constitue par ailleurs un signal d’alarme, poursuit Mme Gilli. Il faudrait former davantage de spécialistes pour soigner les problèmes psychiques des jeunes. Les mesures d’économies dans les cliniques constituent cependant un obstacle, estime encore la présidente de la FMH.

Les plus jeunes ne sont pas les seuls à souffrir de difficultés de prise en charge. De nombreux seniors n’ont pas de médecins de famille.

Il existe une pénurie de médecins pour de nombreuses spécialités. La FMH convient qu’elle en est en partie responsable. Le problème est connu depuis une dizaine d’années, mais la faîtière n’a pas tiré la sonnette d’alarme assez tôt.

Scepticisme sur le dossier électronique

Concernant le nouveau tarif médical Tardoc et les forfaits ambulatoires, Mme Gilli pense que la réforme se trouve en bonne voie. Tardoc sera introduit au plus tôt en 2025.

Au contraire, le projet du dossier électronique du patient s’avère très contesté. La version actuelle n’est pas adaptée et doit être revue, juge Mme Gilli. Du reste, environ quatre médecins sur dix rejettent ce système dans l’assurance de base, selon une étude.

La FMH estime que le scepticisme repose souvent sur de bonnes raisons. Les médecins ont l’habitude depuis longtemps de travailler en réseau. Pour beaucoup d’entre eux, le dossier électronique du patient ne ferait qu’alourdir la charge administrative, aux dépens du patient.

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