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Les castors sont bons pour la biodiversité… et pour les chauves-souris

Castoro
La Suisse compte aujourd'hui près de 5000 castors, dont la colonie la plus en altitude d'Europe. KEYSTONE/DPA/Patrick Pleu

Une étude menée en Suisse montre que la présence de castors crée un habitat plus favorable aux chauves-souris et qu’elle a un effet positif sur l’ensemble de l’écosystème.

Disparu de Suisse depuis le début du 19e siècle en raison d’une chasse intensive pour sa viande, sa fourrure et son castoréum – une substance huileuse utilisée en cuisine, en parfumerie et en médecine – le castor connaît depuis quelques années un développement soutenu et encourageant sur le sol helvétique, s’aventurant même à des altitudes record.

Une famille de castorsLien externe s’est en effet récemment installée en Haute-Engadine (canton des Grisons) près de Samedan, à une altitude d’environ 1700 mètres. Il s’agit de la colonie située à la plus haute altitude de toute l’Europe.

L’ami des chauves-souris

Le fait que le castor ait repris ses quartiers en Suisse – on en compte aujourd’hui environ 4900 sur le territoire – est une bonne nouvelle pour la biodiversité. En tant qu’«ingénieurs des écosystèmes», les castors eurasiatiques (Castor fiber) modifient les écosystèmes aquatiques et terrestres dans lesquels ils vivent et apportent des bénéfices concrets à d’autres espèces animales et végétales.

Une étude récente menée par les instituts de recherche EAWAGLien externe (Institut fédéral suisse de recherche sur l’eau) et WSLLien externe (Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage), en collaboration avec le service national de conseil sur les castorsLien externe d’Info Fauna, en apporte une preuve supplémentaire.

Bien qu’il existe d’autres études témoignant des avantages des castors sur la biodiversité, en particulier aquatique, les effets de la présence et de l’activité des castors sur d’autres animaux tels que les chauves-souris sont encore peu étudiés. C’est précisément sur cet aspect que s’est concentrée l’étude des instituts de recherche suisses susmentionnés.

Création d’un écosystème propice

L’équipe de recherche a étudié huit cours d’eau du Plateau suisse et, pour chacun d’entre eux, a comparé deux tronçons: l’un où vivent des castors et l’autre où les castors sont absents et ne modifient pas l’écosystème. Ensuite, afin d’estimer le nombre de chauves-souris présentes, les scientifiques ont enregistré les cris d’écholocation qu’elles utilisent pour chasser les insectes. Les chercheurs et chercheuses ont également estimé l’abondance des insectes volants dans un tronçon de rivière en les capturant à l’aide de pièges spéciaux placés juste au-dessus de la surface de l’eau. Parmi les facteurs d’analyse, l’équipe de recherche a ensuite pris en compte la qualité de la végétation avec et sans castors, évaluée en fonction du nombre d’arbres morts, d’espèces végétales et de la structure de la forêt.

Zone impaludée
Eaux stagnantes, végétation clairsemée dans la forêt et arbres morts sont de bonnes conditions de chasse pour les chauves-souris. Keystone / Severin Bigler

Les résultats, publiés dans la revue scientifique Journal of Animal Ecology, indiquent que, de manière générale, on trouve davantage d’espèces de chauves-souris la nuit le long des tronçons de rivière où vivent des castors que dans ceux où il n’y en a pas. En s’appuyant sur les relevés des signaux d’écholocation, la recherche conclut également que les chauves-souris chassent 2,3 fois plus fréquemment dans les zones peuplées par des castors que dans les autres tronçons.

Les scientifiques expliquent ces résultats d’une part par la composition différente de la végétation en présence de castors (plus variée, plus clairsemée et contenant du bois mort) et d’autre part par la présence d’un plus grand nombre d’insectes. En bref, là où vivent les castors, l’habitat des chauves-souris est meilleur (il offre des cachettes, des abris et des zones où passer la journée) et garantit plus de nourriture (en particulier des insectes).

Cette recherche montre une fois de plus que les castors sont de véritables ingénieurs de l’écosystème et que leur présence est bénéfique pour d’autres espèces. Ils peuvent contribuer naturellement à la protection d’espèces menacées d’extinction, telles que les chauves-souris.

Sur les trente espècesLien externe de chauves-souris indigènes présentes en Suisse, seize figurent sur la Liste rougeLien externe des espèces menacées et toutes sont protégées par la loi. Préserver et favoriser la présence du castor est donc un excellent moyen de protéger naturellement les chauves-souris.

Traduit de l’italien à l’aide d’un outil de traduction automatique par Emilie Ridard/ptur

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