Un allié inattendu: pourquoi les grenouilles rares aiment les places de tir
Une espèce rare de grenouille se répand sur une place de tir du canton de Glaris. L’armée fait preuve d’égards envers ces batraciens lors de ses manœuvres.
Les exercices de tir et la protection de la nature ne sont pas forcément incompatibles. Un exemple récent dans le canton de Glaris le montre : le crapaud sonneur à ventre jaune a conquis le champ de tir de Walenberg.
Cette espèce de grenouille est considérée comme rare et est donc un invité apprécié. Sur le site, le nombre de crapauds sonneurs à ventre jaune a même atteint un nouveau record : Armasuisse, l’Office fédéral de l’armement, en a récemment dénombré 250. Un chiffre unique en Suisse.
Ailleurs, le sonneur disparaît. Mais sur le terrain de Walenberg, il se sent particulièrement bien. Il a aussi été observé sur la place d’armes voisine de Walenstadt, quoiqu’en moins grand nombre.
Selon Armasuisse, d’autres exemples montrent que les amphibiens se sentent particulièrement bien sur les places d’armes. À Thoune (canton de Berne), le crapaud calamite s’installe de plus en plus, et la grenouille verte semble également trouver des conditions idéales sur les terrains d’exercice de l’armée.
Zone de reproduction prisée
Mais qu’est-ce qui fait des places d’armes un site de reproduction idéal ? L’explication est donnée par David Külling, responsable de la protection de la nature au sein de l’armée suisse.
«Lors des exercices militaires, des creux se forment régulièrement, par exemple à cause des véhicules. Ceux-ci se remplissent ensuite d’eau fraîche. Et c’est là que le crapaud sonneur à ventre jaune s’installe. Il préfère une eau relativement fraîche.»
Même dans les profondes traces laissées par les chars, des animaux s’installent. Les ornières sont régulièrement renouvelées. «En dehors de la période de reproduction, on fait parfois passer des chars exprès pour éviter que les creux ne se couvrent de végétation», explique David Külling.
L’armée prend des égards
Sur le champ de tir glaronnais de Walenberg, les 25 mares sont entretenues et dégagées par l’armée – à la machine et à la main. Le crapaud sonneur à ventre jaune a besoin de lumière et de chaleur : c’est dans ces conditions qu’il se sent le mieux.
Et un autre facteur semble favoriser cette espèce. Dans cette zone, il y a peu de prédateurs et peu de concurrence avec d’autres espèces. «La grenouille verte, concurrent direct du crapaud sonneur à ventre jaune, est rare dans le secteur de Walenberg», explique David Külling, responsable de la protection de la nature pour l’armée.
Les sonneurs glaronnais restent tranquilles, même lorsque l’armée effectue ses exercices de tir. Le bruit semble peu leur importer. Et certaines parties du champ de tir sont interdites d’accès aux soldats.
Lorsqu’un exercice a lieu, des consignes claires indiquent où l’on peut passer et où il est interdit d’aller. Les militaires ne peuvent alors avancer que de quelques mètres et pas s’approcher librement de la cible, car l’habitat des sonneurs se trouve entre les deux», explique David Külling.
Et les efforts de l’armée en matière de protection de la nature attirent désormais d’autres espèces : des libellules particulières, des criquets rares et la courtilière ont ainsi été observés.
Texte traduit de l’allemand à l’aide de l’IA/op
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