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Le nationalisme “extrême” banni par les conservateurs bulgares

Boïko Borissov (à gauche) a en point de mire la présidence de l'UE dès janvier 2018 (archives) KEYSTONE/EPA/VASSIL DONEV sda-ats

(Keystone-ATS) Les conservateurs bulgares, qui ont remporté les élections législatives de fin mars, se sont engagés mercredi à prohiber toute “forme extrême” de nationalisme au pouvoir. Ils s’apprêtent à former un gouvernement avec les nationalistes.

“Aucune forme extrême de nationalisme ne sera tolérée. Nos intentions sont conformes aux directives européennes”, a déclaré le député conservateur Tsvetan Tsvetanov lors de la première session du nouveau parlement bulgare. M. Tsvetanov est chargé des négociations en vue de former le gouvernement.

Le chef des conservateurs Boïko Borissov a récemment scellé un accord de gouvernement inédit en vue d’un troisième mandat à la tête de l’exécutif avec une coalition de partis nationalistes à la rhétorique hostile aux étrangers et aux minorités nationales.

Son parti, Gerb, était arrivé en tête des législatives du 26 mars devant la gauche, mais sans majorité. Il n’avait pas beaucoup d’autres choix qu’une alliance avec la coalition de trois partis nationalistes regroupés sous l’étiquette “Patriotes unis” (PU).

Haro sur les migrants

Valeri Simeonov, l’un des co-présidents de cette formation, a appelé mercredi “à ne pas laisser entrer de réfugiés, ni de migrants, et à immédiatement” expulser les clandestins, nombreux dans ce pays voisin de la Turquie, porte d’entrée de l’Union européenne. Il a également fustigé “le régime autoritaire et néo-osmanien en Turquie qui cherche à s’ingérer dans nos affaires intérieures”.

Les nationalistes, dont fait partie la formation ultraradicale Ataka, affichent leur hostilité à l’égard de l’importante minorité turque de Bulgarie, des Roms, des immigrés et des homosexuels.

Pro-russes, ils déclarent cependant soutenir l’appartenance de la Bulgarie à l’Union européenne.

Le prochain gouvernement de coalition entre Gerb et PU, dirigé par Boïko Borissov, doit être annoncé avant le 6 mai prochain. Il disposera d’une étroité majorité de 122 députés sur 240.

Dans ce pays aux majorités fragiles, où Boïko Borissov a déjà démissionné deux fois de son poste de premier ministre, les analystes tablent sur au moins un an et demi de stabilité car tous les partis souhaitent le déroulement sans accroc de la première présidence bulgare de l’Union européenne au premier semestre 2018.

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