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Le secrétaire d’Etat américain évoque la démocratie au Cambodge

(Keystone-ATS) John Kerry s’est entretenu mardi avec le Premier ministre cambodgien Hun Sen. Le secrétaire d’Etat américain s’est félicité de liens économiques dynamiques avec Phnom Penh tout en dénonçant les atteintes aux droits de l’homme et aux principes démocratiques.

Arrivé lundi soir du Laos, M. Kerry a d’abord rencontré mardi matin son homologue Hor Nam Hong. Il a salué les “progrès remarquables” réalisés par le Cambodge depuis la fin des années 1970 après le régime génocidaire des Khmers rouges, notamment en termes économiques et de développement. Selon Washington, Phnom Penh a l’une des économies à la croissance la plus rapide d’Asie.

John Kerry a évoqué la possibilité d’un “traité bilatéral d’investissement” entre les deux pays, à l’occasion du sommet des 15 et 16 février en Californie qu’organise le président américain Barack Obama avec les dirigeants des dix Etats membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (ASEAN).

Le chef de la diplomatie américaine a ensuite vu le Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 1985. Le dirigeant âgé de 63 ans entend renforcer son emprise sur les institutions du royaume. Il réprime tout mouvement de rue et a encore durci sa position face aux dissidents ces derniers mois.

Les deux dirigeants, qui se connaissent depuis des années, ont évoqué leur coopération “très importante” pour mettre sur pied le tribunal qui juge d’anciens caciques du régime des Khmers rouges encore en vie. M. Kerry a estimé qu’on pouvait être “fier” de ce tribunal créé après des années d’efforts internationaux.

Rencontre avec des opposants

L’idéologue du régime, Nuon Chea, 89 ans, et le chef de l’Etat du “Kampuchéa démocratique”, Khieu Samphan, 84 ans, comparaissent depuis 2011 pour leurs responsabilités dans les atrocités commises entre 1975 et 1979 au nom d’une utopie marxiste délirante qui prétendait défaire la société de la contrainte de l’argent et bannir la religion.

A Phnom Penh, John Kerry a aussi rencontré dans un palace de la ville le chef intérimaire de l’opposition, Kem Sokha. Le dirigeant historique de son parti, Sam Rainsy, a dû récemment s’exiler pour échapper à la prison.

Dans une allusion claire à la répression de l’opposition, M. Kerry a rappelé que les élus devaient être en mesure d’oeuvrer sans “craindre d’être attaqués ou arrêtés”.

“Les relations entre le parti au pouvoir et celui de l’opposition sont tendues”, a constaté un haut responsable du département d’Etat, indiquant que son ministre rencontrerait également des représentants de la société civile. Ces derniers ont exhorté les Etats-Unis à accentuer la pression sur Hun Sen, qu’ils accusent de pratiques autoritaires contre opposants, dissidents ou syndicalistes.

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