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Les amas globulaires pourraient avoir abrité des super-étoiles

L'amas globulaire M5, situé dans la constellation du Serpent, photographié depuis le télescope spatial Hubble (archives). KEYSTONE/EPA/NASA/HUBBLE SPACE TELESCOPE/ESA sda-ats

(Keystone-ATS) Les amas globulaires, ces concentrés d’étoiles nichés au coeur des galaxies, sont loin d’avoir livré leurs secrets. Les scientifiques ont ainsi constaté que les étoiles des amas très denses ont des compositions chimiques différentes les unes par rapport aux autres.

Une particularité pour le moins curieuse, car ces étoiles sont nées en même temps et elles sont issues d’un même nuage de gaz. Une équipe internationale d’astronomes, dont des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), a tenté de donner un début de réponse à ce phénomène pour le moment inexplicable.

Selon ces scientifiques, les amas globulaires ultra denses, à leur naissance il y a 10 à 13 milliards d’années, ont peut-être abrité en leur sein une super étoile 5000 à 10’000 fois plus massive que le soleil. Ce monstre céleste n’aurait vécu que quelques centaines de milliers d’années avant de se désagréger.

Sa matière se serait alors disséminée, “polluant” son milieu immédiat. Des simulations informatiques ont démontré qu’une telle super étoile est capable de produire les bons éléments, dans les bonnes proportions, qui correspondent aux constatations faites au sein des amas globulaires très denses.

Un four infernal

Ces astres gigantesques seraient nés de l’emballement de collisions entre étoiles au sein d’amas très compacts. Une fois formés, ils auraient généré des réactions nucléaires à une température de près de 80 millions de degrés, produisant les quantités observées de sodium, d’oxygène, de carbone, d’azote, de magnésium et d’aluminium.

Il reste maintenant à prouver l’existence de ces super-étoiles. Ces objets ne sont en effet peut-être pas suffisamment stables pour voir le jour. Les astronomes vont dans un premier temps devoir évaluer leur luminosité et leur température supposées, avant de les chercher dans des galaxies situées entre 10 et 13 milliards d’années-lumière.

Les amas globulaires sont des milieux extraordinairement denses, pouvant compter plusieurs centaines de milliers d’étoiles dans un rayon d’un parsec, soit une distance d’environ 3,2 années-lumière. Ces objets célestes sont présents dans la Voie lactée, qui en dénombre environ 180, a fait savoir l’UNIGE. Ces travaux sont publiés dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

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