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Les charrettes ne sont plus le dada de Sofia qui accueille l’UE

Ces charrettes sont généralement l'outil de travail des communautés les plus indigentes de la capitale, souvent des Roms, qui pratiquent la récupération de matériaux et objets usagés (image d'illustration). KEYSTONE/EPA/GEORGI LICOVSKI sda-ats

(Keystone-ATS) Sofia se fait belle pour sa première présidence du Conseil de l’Union européenne. La capitale bulgare va retirer de la circulation les charrettes à cheval qui rappellent que le pays est le plus pauvre de l’UE.

Ces charrettes sont généralement l’outil de travail des communautés les plus indigentes de la capitale, souvent des Roms, qui pratiquent la récupération de matériaux et objets usagés. Elles sont rarement enregistrées, mais leur nombre est estimé à 400 à Sofia, une ville de 1,4 million d’habitants. Les charrettes ne peuvent théoriquement circuler que dans les quartiers périphériques, mais il n’est pas rare d’en croiser en centre-ville.

Pour éviter cette vision jugée archaïque aux délégations européennes qui sillonneront la ville à partir du 1er janvier, lancement de la présidence bulgare de l’UE, la ville s’apprête à durcir la répression contre ces véhicules et leurs propriétaires.

La sanction sera non seulement “une confiscation des charrettes, facile à appliquer, mais aussi des animaux”, a expliqué le conseiller municipal Simeon Slavtchev à l’origine de la proposition. Les zones interdites seront précisément délimitées.

“Les charrettes créent un risque important d’accident et salissent les rues. Elles ne sont autorisées dans aucune capitale européenne, sauf pour les loisirs”, justifie M. Slavtchev.

Perdre son gagne-pain

Cette prohibition est un coup dur pour les propriétaires de charrettes. “Ils vont nous achever. Nous n’aurons plus de quoi nous nourrir”, se lamente Pavel Slavtchev, un habitant du quartier Rom de Fakulteta.

Sa jument Maya, âgée de 7 ans, lui sert à transporter du charbon et du bois, des matériaux de construction et du mobilier. “C’est notre gagne-pain depuis huit ans. Qu’est-ce que ça peut leur faire ? Je ne trouve pas de boulot”, se désole le quadragénaire.

Les nouvelles mesures devaient entrer en vigueur à partir du 1er janvier, mais la mairie, confrontée au casse-tête du devenir des chevaux et des ânes, vise désormais le mois de mars. Diverses solutions sont examinées avec des ONG de défense des animaux.

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