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Les radicaux pourraient lancer une initiative fiscale

Le programme du président Pelli repose sur «la croissance, l'intelligence, l'ouverture et l'équilibre». Keystone

Le Parti radical-démocratique (PRD) passe à l'offensive après le rejet par la Chambre du peuple de son projet fiscal «EasySwissTax» de taux unique.

A deux semaines des élections fédérales, quelque 350 délégué réunis samedi à Port, près de Bienne, ont applaudi l’annonce qu’une initiative populaire était à l’étude.

Le 1er octobre, un débat-fleuve de plus de quatre heures sur la fiscalité n’avait pas permis aux députés de la Chambre du peuple d’accorder leurs violons, la gauche appelant à la solidarité et la droite à une diminution d’impôts.

Quant au projet radical de taux unique à partir d’un certain revenu, il avait alors été balayé par 102 voix contre 43.

Le parti a donc annoncé samedi qu’il ne baissait pas les bras. Lorsqu’il aura évalué les résultats de la consultation en cours auprès des milieux concernés et des cantons, le groupe de travail prendra sa décision, en janvier ou février.

«Je suis convaincu que notre projet vaut la peine d’une votation populaire», a déclaré samedi le président Fulvio Pelli. Auparavant, le conseiller aux Etats (sénateur) Rolf Schweiger (Zoug) a expliqué tous les avantages de ce projet de simplification fiscale qui «doit décharger et récompenser les gens qui travaillent» au lieu de les pénaliser comme c’est le cas actuellement.

En campagne

A deux semaines des élections fédérales, l’assemblée a aussi été l’occasion de lancer des piques contre les autres partis. Fulvio Pelli a invité les Suisses à envoyer les radicaux sous la Coupole et les autres partis au théâtre, là où les plans secrets les plus farfelus ont leur place.

L’enjeu du 21 octobre est tout simplement l’avenir du pays, a souligné le Tessinois. Malheureusement, la campagne relève plus du théâtre que d’un réel souci pour l’emploi, la pérennité des assurances sociales, la formation ou l’intégration. Seul le PRD s’inquiète des défis que la Suisse devra relever ces prochaines années, selon son président.

«L’heure de vérité pour la Suisse est proche», a renchéri le vice-président Léonard Bender. Il s’agit d’élire le 21 octobre des gens qui travailleront pour la Suisse.

Et les deux hommes de critiquer les partis qui veulent réduire le rendez-vous à un premier tour de l’élection du Conseil fédéral. «Si c’était le cas, nous devrions alors regarder de plus près le bilan des membres du gouvernement», a relevé M. Pelli.

L’UDC n’a pas su diminuer l’insécurité

«Les deux conseillers fédéraux démocrates du centre (UDC, droite nationaliste) sont en charge de la sécurité depuis quatre ans. Et l’UDC elle-même dit que nous n’avons jamais connu autant d’insécurité», a constaté le président.

Du côté des socialistes, Moritz Leuenberger s’apprête, lui, à autoriser l’émission de millions de tonnes de CO2 avec de nouvelles centrales à gaz. Quant à la politique extérieure de Micheline Calmy-Rey, elle est certes active, mais inefficace, a poursuivi le président.

En contraste, le bilan des Sages radicaux est «excellent»: Hans-Rudolf Merz a réussi le tour de force de réduire la dette tout en diminuant les impôts, alors que Pascal Couchepin a stoppé l’explosion des primes d’assurance-maladie.

Projets radicaux

Outre «EasySwissTax», les radicaux ont mis en avant trois projets qui leur tiennent à coeur liés à la conciliation entre vie de famille et vie professionnelle, à la formation des jeunes (Speranza) et à la scolarité (kik.net).

Un film a été projeté, retraçant le parcours d’une mère de famille qui travaille. Sa vie serait largement simplifiée si «EasySwissTax» était en vigueur, si des bons de garde étaient distribués, si ses enfants pouvaient être notés selon leurs performances et si les PME étaient moins pénalisées. En résumé, si le programme du PRD était appliqué.

L’assemblée s’est achevée avec la remise du prix des PME par Pascal Couchepin et Hans-Rudolf Merz. Quinze entreprises, dont deux genevoises, ont été récompensées pour leur engagement dans le domaine de la Suisse de la croissance et de l’équilibre.

swissinfo et les agences

Le 21 octobre, les citoyens suisses élisent leurs représentants au Conseil National (Chambre du Peuple, 200 sièges) et renouvellent 43 sièges sur 46 du Conseil des Etats (Chambre des Cantons). Seuls les cantons de Zoug et d’Appenzell Rhodes intérieures ont anticipé l’élection de leurs représentants respectifs à la Chambre des Cantons.

Avec la prochaine redistribution des départements au sein du Conseil fédéral (gouvernement) en décembre, ces élections sont particulièrement importantes car la première tâche du nouveau parlement sera de reconduire ou de recomposer l’Exécutif.

Union démocratique du centre: 26,7% (26,7% en 2003)

Parti socialiste: 22,3% (23,3%)

Parti démocrate-chrétien: 15,4% (14,4%)

Parti radical-démocratique: 15% (17,3%)

Les Verts: 10,6% (7,4%)

Taux de participation: 53% (45%)

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