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Montreux, le rire comme à la télé

François Silvant, avant l'effort. swissinfo.ch

Le 12e Festival du rire Montreux se tient jusqu'au 4 juin. Jeudi, entouré de François Rollin, Rob Spence, Yann Lambiel, Tex, Vincent Roca, Didier Benureau et la chanteuse Juliette, c'est le comédien romand François Silvant qui servait de pivot à la soirée «Gala suisse».

«C’est une sorte de patchwork de différents talents, il y a des imitateurs, de la chanson, des jeux de mots, du visuel, il y a un peu de tout, donc ça va plaire à pas mal de monde», constate François Silvant peu avant de monter sur scène. Et il a raison. Chacun peut y trouver son compte. Comme à la télévision, lors d’un programme de variété du samedi soir. Encore faut-il en accepter le principe.

Avantage montreusien, toutefois, sur l’étrange lucarne: chaque artiste a droit à deux sketchs, alors qu’à la télé, on en est en général au triste stade où ne sont plus diffusés que des extraits. Et puis, à la façon d’une compilation – autre vecteur commercialement très porteur, une soirée de ce type permet de découvrir des gens dont le nom seul n’aurait pas nécessairement déplacé la foule.

Jeudi défilèrent donc le très visuel Bob Spencer, un australo-helvète à l’humour plutôt américain. Puis Yann Lambiel, connu des auditeurs de la RSR pour les imitations qu’il distille dans «La Soupe est pleine». Très à l’aise, il se fait le porte-voix de Bühler, Auberson, Bruel, sans oublier nos conseillers fédéraux… L’occasion d’entendre Samuel Schmid proposer d’«acheter aux Français le porte-avion Charles de Gaulle, qui de toute façon ne marche pas, pour en faire un nouvel arteplage sur le Lac de Neuchâtel»!

Performance honorable des Français Vincent Roca et Didier Benureau, et franchement drôle de Tex, l’animateur de France 2, manifestement rôdé à l’accent jurasso-neuchâtelois. Un jeu de rôle qui le place quelque part entre Pierre Miserez et Fernand Reynaud…·

Quant à Juliette, elle a déployé sa voix immense en ne cessant de maugréer avec humour. Le metteur en scène de la soirée, François Rollin, lui a tenté avec succès de se faire «jeter comme une merde» par un public complice.

Et François Silvant, dans tout cela? Et bien comme d’habitude, il a fait défiler sous nos yeux une galerie de personnages majoritairement féminins, vieilles dames et vigneronne en tête. Délire dans le public, qui hurle de rire à la moindre de ses apparitions. Ce qui m’étonnera toujours: non pas que Silvant soit mauvais, non, c’est même un excellent comédien. Mais chez Silvant, de quoi rit-on, au juste? Du pittoresque ou du pitoyable?

Bernard Léchot

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