Des perspectives suisses en 10 langues

Pékin va réduire les effectifs de son armée de 300’000 hommes

(Keystone-ATS) Le président chinois Xi Jinping a annoncé jeudi une réduction des effectifs de l’armée de la République populaire de 300’000 hommes. Il donnait le coup d’envoi d’un grand défilé militaire célébrant le 70e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Asie.

La Chine choisira toujours la voie du « développement pacifique », a déclaré Xi Jinping lors d’un discours prononcé sur la place Tiananmen et retransmis à la télévision d’Etat. « Elle ne recherchera jamais l’hégémonie, pas plus qu’elle ne cherchera à s’étendre, et n’imposera jamais de souffrances », a assuré le président, avant de passer en revue les troupes sur l’avenue de la Paix céleste.

Xi Jinping a néanmoins salué la victoire de 1945 contre le Japon qui a permis de « refaire de la Chine un grand pays dans le monde ».

Quelque 12’000 soldats et 500 engins ont ensuite entamé leur parade, survolée par près de 200 avions et hélicoptères, symboles de la puissance montante de la Chine sur la scène internationale. L’armée chinoise a assuré que 84% des équipements qui seront montrés lors du défilé feront leur apparition en public pour la première fois.

Selon la presse officielle, des appareils de l’aéronavale, des bombardiers à long rayon d’action et divers types de missiles seront présentés, dont le missile balistique DF-21D, dit « tueur de porte-avions ». Cet engin suscite ces dernières années nombre de spéculations dans les milieux militaires sur ses capacités à modifier les rapports de force dans l’océan Pacifique.

Des soldats étrangers

Avec plus de deux millions de soldats actifs, l’Armée populaire est la première au monde en termes d’effectifs. Les ambitions territoriales de Pékin en mer de Chine ont alimenté ces dernières années les tensions avec ses voisins, notamment le Japon et les Philippines, deux alliés des Etats-Unis dans la région.

Le président Xi est le commandant en chef de l’armée en sa qualité de président de la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois (PCC), l’organe dirigeant de l’Armée populaire de libération (APL).

Près d’un millier de soldats étrangers, dont un détachement russe, devaient prendre part au défilé, auquel le président Vladimir Poutine assistait, principale figure parmi les dirigeants étrangers. Xi Jinping avait assisté à Moscou en mai dernier à un défilé similaire, également boudé par les responsables occidentaux en raison de la crise ukrainienne.

Boudé des Occidentaux

La présidente sud-coréenne, Mme Park Geun-Hye, dont le pays avait été colonisé par le Japon, ainsi que le président sud-africain Jacob Zuma et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, figurent aussi parmi les invités.

Les principaux dirigeants des démocraties occidentales, notamment le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel, ont eux boudé l’invitation, de même que le Premier ministre japonais Shinzo Abe, initiateur d’une révision de la politique pacifiste du Japon qui irrite fortement Pékin.

Seul représentant gouvernemental des grandes diplomaties occidentales, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, assiste également à la cérémonie.

La Chine populaire organise traditionnellement un défilé militaire tous les 10 ans – le dernier en 2009 -, mais à l’occasion de l’anniversaire de sa fondation.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision