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Philip Morris veut supprimer 265 postes à Lausanne et Neuchâtel

Le nombre de postes concernés est inférieur à celui rapporté fin décembre par les médias, qui avaient évoqué, citant une syndicaliste, 350 postes entre Neuchâtel et Lausanne (archives). KEYSTONE/LG IP KR k_bjh sda-ats

(Keystone-ATS) Le cigarettier Philip Morris dévoile l’ampleur de son plan de restructuration sur les sites de Neuchâtel et Lausanne. Quelque 265 postes sont menacés. Près de 60% de ces emplois pourraient être délocalisés à Lisbonne, Londres et Cracovie.

Philip Morris a lancé une procédure de consultation à laquelle ont été associées les autorités cantonales vaudoise et neuchâteloise, indique lundi la multinationale américaine. Les employés concernés par la restructuration devraient être informés d’ici fin mars, au plus tôt.

La réorganisation de la multinationale en Suisse devrait permettre d’adopter un fonctionnement “durable et efficace, alors que la société accélère ses efforts vers un avenir sans fumée”, précise un communiqué. Le cigarettier américain transforme son modèle d’affaires, afin d’imposer ses alternatives à la cigarette, principalement le tabac à chauffer.

Attaché à la Suisse

“Nous restons attachés à la Suisse: notre centre mondial des opérations et notre siège de R&D resteront ici”, assure Philip Morris.

Dans son communiqué, le groupe affirme avoir augmenté les effectifs ces dernières années et recruté des profils mieux adaptés aux nouvelles orientations stratégiques.

Le nombre de postes concernés est inférieur à celui rapporté fin décembre par les médias, qui avaient évoqué, citant une syndicaliste, 350 postes entre Neuchâtel et Lausanne.

Employeur important

Philip Morris International (PMI) est présent en Suisse depuis 1957 et emploie plus de 3000 personnes sur ses sites de Lausanne, Neuchâtel et Zurich. Le cigarettier est l’un des plus importants employeurs du canton de Neuchâtel.

Ces dernières années, le cigarettier s’est concentré sur le développement de son système de tabac à chauffer Iqos, présenté comme un substitut à la cigarette traditionnelle. Ce dernier rencontre un écho grandissant en Suisse. Le nombre d’adeptes a doublé en 2019 pour atteindre près de 100’000 personnes.

Plan social

“C’est une très mauvaise nouvelle pour le bassin lémanique et la Suisse en général”, a déclaré lundi à Keystone-ATS Philippe Leuba, chef du Département de l’économie et du sport. En contact avec l’entreprise depuis décembre, le ministre a obtenu un certain nombre de garanties pour le plan social. Il va également s’assurer que la procédure de licenciement collectif respecte les droits des employés.

Le conseiller d’Etat, qui est également en contact avec son homologue neuchâtelois Jean-Nathanaël Karakash, précise que le nombre de licenciements exact n’est pas connu pour l’heure: 265 postes feront l’objet d’une analyse et sont potentiellement menacés. Il a aussi rappelé que Philip Morris a créé ces dernières années quelque 500 postes à Lausanne et qu’il en restera des milliers, nonobstant les 265 menacés.

Canton compétitif

Le conseiller d’Etat ne voit pas dans cette annonce une perte d’attractivité du canton. Il en veut pour preuve l’investissement de 270 millions annoncé lundi par Merck pour son centre Biotech à Corsier-sur-Vevey, alors que Vaud était en concurrence avec Darmstadt et Boston.

“C’est la démonstration que le canton de Vaud est extrêmement compétitif. Mais il doit faire face à l’évolution d’un secteur, celui de la cigarette, qui se traduit sur l’emploi. Cela justifie son engagement fort en faveur de la diversification du tissu économique”.

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