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Policier attaqué devant Notre-Dame de Paris, l’agresseur blessé

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb s'est rendu sur place et a tenu un point de presse. KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT sda-ats

(Keystone-ATS) Un homme a attaqué mardi au marteau un policier qui patrouillait sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il a été blessé par un tir de riposte. Cet incident survient dans un contexte de menace terroriste élevée, trois jours après l’attentat de Londres.

Au moment de l’agression, à 16h20, l’assaillant a crié “C’est pour la Syrie”, a expliqué le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb qui s’est rendu sur place. L’agresseur s’en est pris au policier avec un marteau, mais était également porteur “de couteaux de cuisine”, a-t-il précisé.

Le policier agressé a pour sa part été légèrement blessé, a-t-on appris de source policière. Un de ses collègues a riposté avec son arme de service, blessant l’agresseur au thorax. Celui-ci s’est revendiqué être “un soldat du califat”, un terme utilisé pour désigner le califat autoproclamé en juin 2014 de l’organisation djihadiste État islamique (EÌ), selon une source proche de l’enquête.

L’homme portait sur lui une carte l’identifiant comme “étudiant algérien”, document dont il faut encore vérifier l’authenticité, a ajouté M. Collomb. Il a été évacué vers un hôpital, selon la préfecture de police.

Une enquête a immédiatement été ouverte par le parquet antiterroriste. Les principales voies d’accès menant à la cathédrale, où de nombreuses voitures de police affluaient, ont été bouclées par des cordons de sécurité. Et des centaines de badauds ont été repoussés de l’autre de la Seine, hors du périmètre de sécurité.

Confinées dans le calme

Située en plein coeur du Paris touristique, Notre-Dame est l’un des monuments les plus visités d’Europe, avec 13 millions d’entrées par an. Plus d’un millier de personnes ont été confinées dans le calme à l’intérieur de l’édifice religieux et étaient toujours à l’intérieur de l’édifice aux alentours de 18h30.

La préfecture de police a demandé à la population d’éviter le secteur, mais faisait état d’une “situation maîtrisée” peu avant 17h30.

Cette agression intervient trois jours seulement après l’attentat du London Bridge, à Londres, qui a fait sept morts et 48 blessés samedi soir. La France a quant à elle été la cible d’attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) à plusieurs reprises depuis les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts).

La cathédrale Notre-Dame a déjà été au coeur d’une enquête antiterroriste. En septembre 2016, les autorités françaises avaient démantelé un commando de femmes djihadistes à l’origine d’un attentat avorté à la voiture piégée, retrouvée non loin de Notre-Dame bourrée de bonbonnes de gaz.

Examen le 12 septembre.

La France est sous le régime de l’état d’urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Emmanuel Macron a fait savoir le 24 mai qu’il demanderait la prolongation de l’état d’urgence, qui arrive à échéance le 15 juillet, jusqu’au 1er novembre.

Le groupe EI, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

L’EI a appelé en outre à frapper les “mécréants” partout où cela est possible et le groupe cherche à s’exporter en Europe grâce aux djihadistes qui reviennent de Syrie avec pour mandat de mener des opérations sur le sol européen.

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