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La police fédérale veut plus de moyens pour lutter contre les néonazis

Un développement dramatique de l'extrême-droite est en cours en Suisse. Mais la sécurité du pays n'est pas menacée, a déclaré Urs von Daeniken. Le chef de la police fédérale demande plus de moyens pour la lutte contre cette forme d'extrémisme.

«Ce qui est le plus dramatique, c’est le développement de leur position dans la société», a déclaré Urs von Daeniken. dans une interview accordée à la Neue Luzerner Zeitung de mardi. Ainsi, les dangers, le militantisme et la présence de cette tendance sur le devant de la scène augmentent. De même, les moyens à disposition de l’extrémisme de droite se développent. Par exemple, des explosifs et des fusils d’assaut sont régulièrement utilisés.

Depuis quelques années, on observe une augmentation permanente du nombre de militants, de la violence et de la gravité des délits commis. Urs von Daeniken rappelle que la police fédérale attire l’attention sur ces dangers dans ses rapports depuis des années.

Le chef de la police fédérale demande davantage de moyens légaux et du personnel supplémentaire pour lutter contre l’extrémisme de droite. Il regrette par exemple que la saisie de matériel douteux a été interdite en 1998. En effet, pour autant qu’aucun appel à la violence n’est formulé, le matériel de propagande ne peut plus être saisi.

Selon Urs von Daeniken, il faudrait également réfléchir à sanctionner le fait de hisser un drapeau nazi. Par ailleurs, du personnel supplémentaire devrait être mobilisé avec le soutien des cantons.

Urs von Daeniken ne croit toutefois pas que la situation en Suisse se développera de manière aussi prononcée qu’en Allemagne. Il y a certes une tendance en ce sens, mais un autre contexte historique et social prévaut en Allemagne. En effet, dans ce pays, de grands partis d’extrême-droite sont actifs.

En Suisse, par contre, la scène de l’extrême-droite est fragmentée et non-institutionnalisée. «La situation helvétique n’est pas réjouissante, mais la sécurité ou l’existence de la Suisse ne sont pas menacées.»

L’extrémisme de droite en Suisse est revenu sur le devant de la scène à l’occasion de la Fête nationale du 1er Août. A cette occasion, le discours du conseiller fédéral Kaspar Villiger au Gruetli avait été hué par environ 150 extrémistes de droite venus l’écouter. Brandissaient des drapeaux suisses ainsi qu’un drapeau noir à croix rouge, ces manifestants ont également perturbé l’allocution par des applaudissements intempestifs et des slogans comme «Suisse, nation libre». Personne n’avait été arrêté.

La police fédérale a récemment constaté que, depuis le début de l’année, les skinheads tentent de consolider leurs structures d’organisation. Ils recherchent des locaux fixes, ce qui leur permet de se rencontrer régulièrement et d’être plus facilement atteignables. Le temps où ils ne louaient un local que pour un soir est révolu, selon la police fédérale. Celle-ci estime qu’environ 700 personnes forment le noyau dur des skinheads en Suisse.

swissinfo avec les agences


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