Secret autour du vote de la Cinquième Suisse

A l'instar de tous les Confédérés, les Suisses de l'étranger ont participé aux élections fédérales de ce week-end, un droit acquis en 1975. Pour autant, on ne connaîtra ni leur taux de participation, ni la couleur de leur vote.

A l’instar de tous les Confédérés, les Suisses de l’étranger ont participé aux élections fédérales de ce week-end, un droit acquis en 1975. Pour autant, on ne connaîtra ni leur taux de participation, ni la couleur de leur vote.

Seul chiffre officiel au niveau fédéral : près de 16 pour cent des Suisses de l’étranger, en âge de voter, s’inscrivent sur les registres électoraux. Cela représente près de 70 000 personnes, soit une masse électorale supérieure à celle de la ville de Lausanne.

Pourtant, il n’existe absolument aucune information globale relative au taux de participation ou à la tendance du vote de la Cinquième Suisse. Une discrétion voulue par un accord datant de 1975, époque de l’introduction de la loi fédérale sur les droits politiques des Suisses de l’étranger.

A la demande des représentants des Suisses expatriés, le Conseil Fédéral a, en effet, accepté de ne pas établir de statistiques spécifiques concernant cette tranche de la population. Un accord qui n’a jamais été remis en cause à ce jour.

Deux raisons majeures soutenaient cette démarche. D’une part, la protection des données. Les Suisses de l’étranger exercent leurs droits politiques au travers des registres électoraux des communes. Et dans les petites agglomérations, une étude détaillée pourrait remettre en cause la confidentialité du vote. D’autre part, en 1975, les nouveaux droits politiques de la Cinquième Suisse étaient largement contestés. Et une faible participation aurait pu entraîner leur remise en cause.

Reste que la loi fédérale laisse le libre choix aux cantons de comptabiliser séparément ou non les votes de la Cinquième Suisse. Genève est parmi les rares cantons à avoir choisi la première option. Il a créé un bureau de vote destiné exclusivement aux Suisses de l’étranger et a ainsi dégagé des résultats fiables. Il en ressort que leur participation aux votations cantonales et fédérales est proche, voire parfois supérieure, à celle des Genevois.

Par ailleurs, selon une analyse des résultats recueillis en 1995 dans les cantons de Lucerne, Genève et Vaud, le vote des Suisses de l’extérieur correspond à celui des Suisses en général.

A noter toutefois que le taux de participation des Suisses expatriés ne peut pas être réellement comparé à celui des autres électeurs. En effet, les pourcentages sont établis sur la base des inscrits aux registres électoraux et non pas sur la base des personnes en âge de voter, comme c’est le cas pour le reste du pays.

Vanda Janka