
Un maire écologiste pour Lausanne

Daniel Brélaz est le premier écologiste élu à la tête d'une grande ville suisse. Il a nettement devancé la radicale Doris Cohen-Dumani.
Daniel Brélaz a obtenu 10 481 voix (63,7%) contre 5813 à Doris Cohen-Dumani, la directrice des écoles. Son élection couronne la victoire de la gauche lausannoise, qui conserve la syndicature ainsi que la majorité au Conseil communal et à la municipalité. La participation a légèrement progressé à 27,2%.
Rassembleur
L’écologiste a encore amélioré son score du premier tour de l’élection à la municipalité, où il était sorti loin devant les autres. «Cela montre que j’ai fait des voix pas seulement à gauche mais dans toutes les familles politiques. Je me sens d’autant plus légitimé pour être syndic pendant quatre ans», a-t-il relevé.
Le nouveau syndic entrera en fonction le 1er janvier. Il succédera au socialiste Jean-Jacques Schilt, qui redevient un «simple» municipal et pourrait reprendre le dicastère des Services industriels, laissé vacant par Daniel Brélaz. «Mais il existe aussi d’autres hypothèses», a laissé entendre M. Schilt dimanche soir.
Populaire
A 51 ans, Daniel Brélaz est une personnalité hors normes de la vie politique de son canton. Issu d’un milieu modeste, il a mené les premiers combats écologistes en terre vaudoise.
Sa taille de géant, sa démarche chaloupée et sa voix nasillarde font qu’il ne passe jamais inaperçu dans les rues de sa ville. On dit de lui qu’il est le plus populaire des Lausannois, celui en qui ils se reconnaissent. Il a promis qu’il serait un syndic proche des gens, dans la ligne de Jean-Pascal Delamuraz.
Election historique
Son élection est historique. Pour la première fois, un écologiste devient syndic lors d’une élection directe dans une commune de plus de 10 000 habitants, a précisé M. Brélaz. En 1979, lors de son entrée au Conseil national, il était déjà le premier Vert à accéder à un Parlement.
Sa carrière fédérale a duré dix ans, jusqu’à son accession en 1989 à la municipalité de Lausanne, cinquième ville de Suisse. En 1995, il a tenté en vain avec la socialiste Yvette Jaggi d’entrer au Conseil des Etats. Après cet échec, il a tourné le dos aux mandats fédéraux et s’est consacré à son dicastère des Services industriels.
Marché de l’électricité
Ce mathématicien EPFL, passionné par les problèmes d’énergie, est un farouche opposant à la libéralisation du marché de l’électricité. Il se réjouit d’utiliser son aura de syndic pour se faire entendre à Berne et en Suisse alémanique.
La facile élection de Daniel Brélaz ne saurait toutefois cacher une certaine érosion de la majorité rose-rouge-verte, au pouvoir depuis douze ans à Lausanne. Au Conseil communal, l’écart avec la droite s’est réduit. Pour la syndicature, le PS, premier parti de la ville, a dû se tourner vers Daniel Brélaz pour sauver le poste.
swissinfo avec les agences

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