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Pascale Baeriswyl: bilan «prudemment positif» après six mois au Conseil de sécurité

Pascale Baeriswyl
Pascale Baeriswyl en mai 2023 lorsque la Suisse présidait – pour la première fois de son histoire – l’organe onusien responsable du maintien de la paix dans le monde. © Keystone / Alessandro Della Valle

Après six mois au Conseil de sécurité de l’ONU, la cheffe de la mission suisse à New York Pascale Baeriswyl dresse un bilan positif, mais prudent, malgré le récent échec du maintien d’un couloir humanitaire en Syrie.

Depuis le 1er janvier, la Suisse est membre non permanent du Conseil de sécurité, l’organe le plus puissant du système onusien. Un mandat qui doit s’étendre jusqu’à fin 2024.

Après six mois en poste, celle qui porte la Suisse auprès de l’ONU à New York évoque au micro de la RTS un bilan «prudemment positif». Et Pascale Baeriswyl de poursuivre: «Il faut voir que c’est un organe permanent, on s’occupe deux fois par jour, 52 semaines par année, de conflits un peu partout dans le monde. Au quotidien, je pense que notre premier but est de s’assurer que le droit international humanitaire est garanti.»

>>> Regarder l’interview de la RTS:

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Un monde en pleine turbulence

Au niveau stratégique, les membres du Conseil de sécurité font face à un monde en pleine turbulence. La Suisse tente donc d’apporter de nouvelles solutions à long terme. «On a déjà réussi à amener des contributions, par exemple sur la sécurité climatique», affirme Pascale Baeriswyl.

Mais, selon elle, la contribution la plus importante, «c’est d’essayer d’alimenter ce débat sur ce que l’on appelle un nouvel agenda pour la paix. Le secrétaire général des Nations unies va publier un premier papier, mais pour trouver des réponses, cela peut durer encore longtemps».

Véto russe sur un couloir humanitaire en Syrie

La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi à se mettre d’accord sur la prolongation d’un mécanisme d’aide humanitaire en Syrie. L’objectif de la Suisse – porteuse de plume sur ce dossier avec le Brésil – était de maintenir en place un couloir d’aide entre la Turquie et les zones rebelles syriennes, mais elle s’est heurtée au veto russe.

Selon Pascale Baeriswyl, cet échec est lié à la complexité humanitaire, juridique, sécuritaire et géopolitique de la région. «Il y a 4 millions de personnes qui dépendent de cette aide» dans une région en plein conflit où «il y a des frappes régulières», regrette-t-elle. Dans cette zone, les intérêts sont multiples et ils divisent les membres du Conseil de sécurité.

«Pour maintenir ce passage, nous avons travaillé durement. […] Un compromis avait été trouvé, il convenait à une grande majorité du Conseil de sécurité, à l’exception d’une délégation. Donc malheureusement, cette résolution n’a pas pu passer», explique-t-elle.

Le gouvernement syrien a ensuite ouvert d’autres passages suite au séisme en début d’année et «cela signifie qu’il prend aussi la responsabilité de sa frontière». Les Nations unies évaluent désormais la nouvelle situation pour savoir comment l’aide humanitaire peut être livrée là où elle est nécessaire.

Pas un «échec épique»

La proposition suisse, qui n’a pas passé la rampe, a été critiquée sur Twitter par l’ambassadeur russe adjoint Dmitry Polyanski comme un «échec épique de la Suisse».

Pascale Baeriswyl refuse toutefois cette description «quand quatorze membres sur quinze sont prêts à accepter un compromis». La diplomate précise aussi que c’était la quatrième fois depuis le début de l’année que le dossier syrien était abordé. «Les précédentes fois, on a trouvé des solutions, j’espère que l’on pourra modestement contribuer à en trouver une autre», affirme-t-elle.

Selon la représentante helvétique à l’ONU, la position de la Suisse, qui n’est plus considérée par la Russie comme un pays neutre à cause de la guerre en Ukraine, n’a rien à voir avec l’échec de la résolution. «Cette résolution a rencontré un véto l’année dernière et aussi l’année précédente quand des pays neutres et d’autres qui ne le sont pas l’ont aussi présentée. Je ne pense pas que ce soit lié à la neutralité, mais aux fortes tensions géopolitiques.»

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