Des perspectives suisses en 10 langues

Réunie à Ryad, l’opposition syrienne exige le départ d’Assad

La conférence de l'opposition syrienne à Ryad s'est déroulée en parallèle aux initiatives diplomatiques de Vladimir Poutine. Le président russe a notamment reçu ses homologues iranien Hassan Rohani et turc Recep Tayyip Erdogan (archives). KEYSTONE/EPA SPUTNIK POOL/MICHAEL KLIMENTYEV / SPUTNIK / KREMLIN sda-ats

(Keystone-ATS) Les groupes de l’opposition syrienne réunis en Arabie saoudite ont réaffirmé jeudi leur demande de mise à l’écart de Bachar al Assad comme point de départ d’une transition politique en Syrie. Ils ont réaffirmé leur participation au processus de paix de Genève.

Leur déclaration finale précise que “les participants ont souligné que cette (transition) ne pourrait avoir lieu sans le départ de Bachar al Assad et sa clique au début de la période de transition”. Cette conférence, qualifiée d'”élargie” par les autorités saoudiennes, s’inscrit dans la préparation d’une reprise du processus de Genève à la fin du mois.

Elle était ouverte à plus de 140 personnalités de l’opposition, parmi lesquels le Haut Comité pour les négociations (HCN) mis en place par Ryad mais aussi d’autres plate-formes de l’opposition syrienne soutenues par des puissances comme l’Egypte ou la Russie.

La plate-forme de Moscou, dirigée par l’ancien vice-Premier ministre Kadri Djamil, a cependant décliné l’invitation de Ryad. Elle a accusé le HCN de saper les efforts pour parvenir à la constitution d’une délégation unique.

“Violations” du régime

Dans leur déclaration finale, les représentants de l’opposition imputent au régime syrien la responsabilité de l’échec des négociations indirectes entre Damas et l’opposition. “Le processus politique n’a pas atteint son objectif en raison des violations menées par le régime”, peut-on lire dans le communiqué qui cite les bombardements de zones civiles, le siège de secteurs tenus par les rebelles et la détention de dizaines de milliers de dissidents.

Ils condamnent aussi le rôle “déstabilisateur” de l’Iran dans la région et réclament le départ des milices soutenues par Téhéran, qui appuient les forces gouvernementales syriennes. Mais ils réaffirment aussi leur participation au processus de Genève qui doit aboutir, ajoutent-ils, à la mise en place d’un “système politique démocratique en Syrie”.

Initiatives russes

La conférence de Ryad s’est déroulée en parallèle aux initiatives diplomatiques de Vladimir Poutine. Le président russe a reçu Assad en début de semaine à Sotchi puis ses homologues iranien Hassan Rohani et turc Recep Tayyip Erdogan et a multiplié les contacts téléphoniques, s’entretenant notamment avec Donald Trump et le roi Salman d’Arabie saoudite.

L’émissaire de l’Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, est pour sa part attendu vendredi à Moscou.

La Russie, dont l’engagement militaire a redessiné l’équilibre des forces en Syrie depuis septembre 2015, et l’Iran sont les deux principaux soutiens du régime syrien.

L’Arabie saoudite, engagée dans une lutte d’influence avec Téhéran dans tout le Moyen-Orient, appuie pour sa part le HCN et prône aussi un départ d’Assad. Mais depuis la visite historique de Salman à Moscou début octobre, le royaume saoudien semble être parvenu à la conclusion que Moscou jouait un rôle majeur dans la recherche d’un règlement du conflit syrien.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision