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Remous au sein du PDC sur le changement de nom

Le changement de nom du PDC en "Le Centre" crée des remous au sein du PDC, à une semaine de l'assemblée des délégués (archives). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Samedi prochain, l’assemblée des délégués du PDC doit adopter le nouveau nom du parti, “Le Centre”, et donner son feu vert à la fusion avec le PBD. Mais la résistance monte: deux membres du parti en appellent à l’instance arbitrale interne.

Outre la demande des deux membres de la section PDC de Bâle-Campagne, le PDC du Haut-Valais veut lui un report de la décision. La secrétaire générale du PDC, Gianna Luzio, a confirmé samedi à Keystone-ATS les informations de la NZZ et des journaux du groupe CH-Media. Les trois opposants souhaitent conserver le caractère chrétien dans le nom du parti.

Dans leur recours devant l’instance d’arbitrage interne au parti, les deux Bâlois contestent la légalité de la démarche. Il y a vice de forme selon eux: le changement de nom devrait se faire via une modification des statuts. Et pour ça, il faut une majorité de deux tiers des 450 délégués.

Majorité des deux-tiers pas atteinte

Or lors de la consultation en octobre, seulement 60,6% des membres du parti ont approuvé le changement de nom. Le résultat du vote de la base est contraignant pour les délégués. Donc, la première consultation aurait aussi dû déboucher sur une majorité d’au moins 66,7%.

Selon eux, le premier vote a donc abouti au rejet du changement de nom du parti dès lors qu’il s’agit d’un changement de statut. En outre, dans certains cantons, il n’y a pas eu que des membres du parti qui ont participé au vote.

Les Haut-Valaisans pour le “C”

Le PDC du Haut-Valais s’oppose lui catégoriquement à l’abandon du “C” dans le nom du parti. Cette lettre ne signifie pas “catholique” mais “chrétien”, une notion qui couvre tout l’enseignement social chrétien, estime le conseiller aux Etats Beat Rieder.

Le président du PDC, Gerhard Pfister, ne s’est pas montré impressionné par ces cas de résistance. C’est “légitime”, a-t-il déclaré à CH Media. Sur le plan juridique, il considère que la procédure de changement de nom est assurée. Chaque étape de cette procédure a été analysée, selon lui.

Des propos corroborés par le conseiller aux Etats jurassien Charles Juillard sur les ondes de la RTS. “Le parti a pris ses précautions et consulté des bureaux d’avocats, qui ont dit que la procédure était conforme au droit et aux règlements internes du parti”, a déclaré le vice-président du PDC au 12h30.

La réunion des délégués du PDC, le 28 novembre, aura lieu de manière décentralisée en raison de la pandémie de coronavirus. Entre 30 et 50 délégués se réuniront sur treize sites différents, eux-mêmes connectés avec d’autres lieux. Tous les votes de toutes les sections seront ainsi pris en compte. L’endroit où la direction du parti siégerait était inconnu samedi.

Le PBD a déjà approuvé la fusion et le changement de nom.

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