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Rencontre ministérielle pour gérer la crise en Méditerranée

La cheffe du Département fédéral de justice et police, Simonetta Sommaruga, a insisté sur la nécessité d'assurer le respect des droits humains des migrants. KEYSTONE/EPA/MOHAMED MESSARA sda-ats

(Keystone-ATS) Les pays de la Méditerranée centrale veulent protéger les migrants et lutter contre la traite d’êtres humains. Ils ont poursuivi dimanche et lundi lors d’une rencontre ministérielle à Tunis, à laquelle la Suisse a participé, le dialogue initié à Rome en mars.

“La crise en Libye est une des plus complexes. Cette situation va malheureusement encore durer”, a dit lundi lors d’un entretien téléphonique avec l’ats la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. “Aussi longtemps qu’il n’y aura pas de stabilisation dans ce pays, nous ne pourrons pas résoudre le problème”, a ajouté la ministre de la justice.

Lors de la conférence, les participants ont déploré une aggravation de la situation sur cette route migratoire. Plus de 93’000 personnes ont débarqué en Italie depuis le début de l’année. Et 2000 ont déjà perdu la vie.

Meilleure protection

Mais tous étaient “d’accord pour faire ce qu’on peut pour les migrants: protéger les migrants et éviter la migration irrégulière dans les pays d’origine et de transit”, a expliqué Mme Sommaruga. Et de rappeler qu’en 2016 16% des migrants arrivés en Italie étaient des mineurs non accompagnés.

Ces enfants ont besoin d’une protection particulière, selon elle. La ministre a également souligné la nécessité d’assurer le respect des droits humains des migrants.

Mme Sommaruga et ses homologues se sont également donné pour objectif de sauver des vies en diminuant le nombre de traversées périlleuses du désert et de la mer, indique lundi le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué.

Lutte cohérente

En outre, une déclaration commune a été signée pour une approche cohérente et concrète. Les pays africains se sont engagés à renforcer la gestion de leurs frontières. De leur côté, les pays européens ont promis de répondre aux enjeux migratoires dans leurs politiques d’aide au développement.

Pour la Suisse, la migration est un des trois domaines de la stratégie de coopération pour l’Afrique du nord. Pour la période 2017-2020, environ 54 millions de francs sont prévus pour des projets liés à la problématique migratoire dans le cadre de cette stratégie, précise le DFJP.

Pour cette deuxième rencontre ministérielle, l’Algérie (pays de destination), le Mali, le Niger, le Tchad (pays de transit) ont rejoint l’Allemagne, l’Autriche, la France, l’Italie, la Libye, Malte, la Slovénie, la Suisse et la Tunisie. Pour Mme Sommaruga, il est important de réunir les pays qui subissent une forte pression migratoire afin de travailler dans un but commun.

Solidarité

Ces rencontres renforcent les liens de confiance entre les pays européens et nord-africains, a souligné la conseillère fédérale. “Nous devons approfondir notre solidarité et notre responsabilité collectives. Un pays seul ne peut faire face à ce phénomène de migration, nous devons faire front ensemble”, a abondé Dimitris Avramopoulos, commissaire européen à la migration.

Les ministres ont convenu de poursuivre leurs échanges. Une troisième rencontre du groupe de contact de la Méditerranée centrale devrait avoir lieu en Suisse, avant la fin de l’année.

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