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Paysans et commerçants renoncent ensemble aux OGM

Début octobre, les députés rejetaient tout moratoire sur le génie génétique. Aujourd'hui, les producteurs et les distributeurs décident, eux-mêmes, de se passer des OGM.

Ils veulent offrir aux consommateurs suisses des produits certifiés.

A en croire Hansjörg Walter, président de l’Union suisse des paysans, renoncer volontairement au génie génétique est plus rapide à mettre en oeuvre et plus efficace qu’une démarche citoyenne pour un moratoire.

L’argument est repris par Martin Ott, représentant de Bio Suisse, l’association des organisations d’agriculture biologique: le marché offrirait une bien meilleure arme que le débat politique pour contrer le lobby des pro-OGM.

Deux semaines après que la Chambre du peuple du Parlement a rejeté un projet de moratoire en matière de génie génétique, certains grands producteurs et distributeurs ont donc choisi de passer eux-mêmes à l’acte.

L’Union suisse des paysans et la Fédération des producteurs de lait, entre autres, font cause commune notamment avec les deux grandes chaînes de distribution Migros et Coop. Elles annoncent que les denrées alimentaires doivent rester exemptes d’organismes génétiquement modifiés.

Un nouveau label «Suisse Qualité»

Si l’on veut justifier la confiance des consommateurs et l’assurer qu’il peut manger des produits fiables, il faut une stratégie basée sur la qualité, explique Hansjörg Walter. Et cette stratégie «est incompatible avec le recours au génie génétique que la plupart des consommateurs refusent».

Une nouvelle marque va donc être lancée sur le marché suisse dès l’hiver prochain. Les produits étiquetés «Suisse Qualité» – fruits, légumes et viandes – seront garantis de fabrication sans OGM et d’origine suisse.

Cela pourtant ne semble pas satisfaire entièrement la Fondation pour la protection des consommateurs. Elle attendait des engagements plus précis et regrette aussi dans cette déclaration d’intention l’absence des spécialistes de la restauration.

Il y a quelques mois, les quatre principales associations de consommateurs avaient déjà fait savoir qu’elles ne soutenaient pas ce nouveau label, considérant qu’il s’agit simplement d’un instrument de marketing qui, de surcroît, ne fait qu’ajouter de la confusion dans «la salade des labels».

Vade-mecum de l’OMS

Pure coïncidence: au même moment, à Genève, l’Organisation mondiale de la santé annonçait la publication d’une sorte d’aide-mémoire sur les aliments transgéniques.

On y trouve 20 questions et autant de réponses sur les avantages et les risques des aliments et cultures transgéniques pour la santé humaine et l’environnement.

Pour l’OMS, la consommation d’aliments transgéniques ne doit pas avoir d’effets nocifs. Il faut par exemple veiller à ce que les «antibiorésistances» des produits alimentaires ne soient pas transférés à l’homme.

D’un autre côté, la santé publique devrait profiter des nouvelles technologies qui peuvent assurer une meilleure protection des récoltes, permettre la production de vaccins et offrir une plus grande valeur nutritionnelle.

swissinfo avec les agences

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