
Roche à la conquête du marché japonais des produits contre le cancer

Nippon Roche, filiale japonaise du groupe pharmaceutique suisse, renforce sa présence sur le marché japonais des médicaments anti-cancéreux en se dotant d´un marketing digne de son ambition de dominer ce secteur.
La filiale japonaise de Roche est l’une des plus profitables du groupe suisse. Et pour cause, le Japon est le pays où la consommation de médicaments par tête d’habitant est la plus forte au monde. Leurs prix sont aussi entre 1,4 et 3 fois plus élevés que dans les pays européens et de l’autre côté du Pacifique.
Si Nippon Roche décide de réorganiser ses opérations au Japon et d’accroître son effort de marketing dans le domaine des produits anti-cancéreux, c’est pour plusieurs raisons.
D’une part, les quelque 300 firmes pharmaceutiques japonaises, à quelques rares exceptions, ne possèdent pas de médicaments contre le cancer aussi avancés que ceux de Roche. Le pharmaceutique suisse va augmenter les ventes de plusieurs de ses produits, entre autres, contre les cancers du sein et du colon.
D’autre part, le gouvernement japonais tente de freiner la vente de médicaments qui croissait encore à une cadence annuelle de 7 pour cent au début des années quatre-vingt-dix. Il a réussi à imposer une croissance zéro mais, pour Nippon Roche, cela signifie une concurrence exacerbée dans un pays comptant plus de 40 000 vendeurs-representants de firmes pharmaceutiques. D’où sa volonté de renforcer sa présence dans les créneaux du marché, comme celui des anti-cancéreux, où il excelle et où les rivaux locaux sont moins présents.
Enfin, si Nippon Roche, qui emploie plus de 2000 personnes au Japon, compte plusieurs usines et un important centre de recherche en bordure de Tokyo, se réorganise, c’est aussi parce que le gouvernement fait, autoritairement, baisser les prix des médicaments.
Selon le Ministère de la Santé, les médicaments prescrits sur ordonnance représentent environ 30 pour cent des dépenses de soins médicaux dans l’archipel. Son objectif est de réduire cette part à 20 pour cent dans les dépenses publiques de santé.
Mais, avec les Etats-Unis, le Japon et sa population en vieillissement accéléré restent pour Roche l’un des deux marchés prioritaires en dehors du Vieux Continent.
Georges Baumgartner

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