
Boycottage du bœuf britannique: la Suisse pourrait bientôt faire cavalier seul
Bruxelles a décidé de lancer une procédure d’infraction contre Paris. Mais, dans les faits, Français et Britanniques sont proches d’un règlement à l’amiable. Un compromis qui devrait à terme avoir des conséquences sur l’embargo décrété par la Suisse.
La Commission européenne a décidé de lancer une procédure d’infraction contre Paris. Mais, dans les faits, Français et Britanniques sont proches d’un règlement à l’amiable. Un compromis qui devrait à terme avoir des conséquences sur l’embargo décrété par la Suisse.
La Suisse s’était associée à l’embargo contre la viande de boeuf britannique, mesure prise en 1996 par l’Union européenne. Mais lorsque Bruxelles a exigé des pays membres la levée de l’embargo, Berne n’a pas bougé. Si la France s’exécute, et en attendant que l’Allemagne clarifie sa position, la Suisse sera le tout dernier pays d’Europe à maintenir officiellement l’interdiction du «british beef».
Le motif de l’embargo suisse a évolué avec le temps. Il était bien sûr sanitaire au début. Aujourd’hui il est purement politique, de l’aveu même de l’Office vétérinaire fédéral: la Suisse n’a plus peur du boeuf britannique, elle persiste à imposer un embargo comme arme de négociation à l’heure où sept pays de l’Union maintiennent un embargo contre la viande de boeuf suisse.
Il y a une année, la Suisse a soumis un dossier à la Commission européenne. Celle-ci s’est engagée à classer les pays exportateurs en fonction du risque de propagation de la maladie de la vache folle. La Suisse a fait valoir des mesures très sévères qui ont permis une diminution spectaculaire du nombre de cas.
Le règlement du litige franco-britannique pourrait faire bouger le dossier suisse. Les experts européens auront davantage de temps à accorder à cette fameuse classification. La Suisse espère y figurer dans la même catégorie que des pays comme la France, qui connaissent encore des cas de vache folle mais dans une mesure très nettement inférieure à la Grande-Bretagne.
La reconnaissance de cette situation devrait permettre la fin des interdictions nationales visant la Suisse. Dès lors l’embargo suisse contre le boeuf britannique tomberait de lui-même.
Thierry Zweifel

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