La Suisse n’est pas à l’abri des mouvements terroristes

Dans son «Encyclopédie des terrorismes», le colonel Jacques Baud rappelle que des organisations extrémistes trouvent parfois refuge dans la Confédération.

Dans son «Encyclopédie des terrorismes», le colonel Jacques Baud rappelle que des organisations extrémistes trouvent parfois refuge dans la Confédération.

En 1997, ce Genevois, alors en poste auprès des Nations unies à New York comme spécialiste des mines, jetait un pavé dans la mare en publiant en France une «Encyclopédie du renseignement et des services secrets». Sa thèse? Les services secrets, notamment suisses, doivent communiquer.

Aujourd’hui, dans son «Encyclopédie des terrorismes», Jacques Baud veut montrer que même un pays neutre ne peut pas rester indifférent aux mouvements de libération d’Asie ou d’Afrique. Ces mouvements terroristes génèrent des crises qui concernent la Suisse : « elles provoquent notamment des flux de réfugiés », souligne-t-il.

Certes, la Suisse n’a connu qu’un seul mouvement terroristes autochtone, le Front de Libération Jurassien (FLJ), bien apaisé aujourd’hui. En revanche, elle abrite toujours sur son sol des mouvements radicaux étrangers comme le Front Islamique du Salut (FIS). Les terroristes peuvent d’autant plus se sentir à l’abri dans la Confédération que Berne ne se donne pas véritablement les moyens de lutter contre cette menace.

La police fédérale ne dispose que de moyens dérisoires. Plus grave, en n’appartenant pas à l’Union européenne, la Suisse ne profite pas des réseaux de renseignements de Schengen. «Pour lutter contre le terrorisme, il faut d’abord connaître les terroristes, comprendre leur vision du monde», souligne Jacques Baud, 44 ans, qui participe à un groupe de réflexion sur l’armée suisse du futur.

Ian Hamel

«Encyclopédie des terrorismes», par Jacques Baud, Editions Lavauzelle, 270 pages.