LAMal: à chacun ses remèdes

Le Mouvement populaire des familles s'inquiète à son tour de la chereté du système de santé. Keystone Archive

Le Mouvement populaire des familles veut une caisse unique. Les Radicaux, un Conseil national de la santé. Tout le monde court au chevet de l'assurance maladie.

Réuni samedi à Grandson (VD) pour le congrès anniversaire de ses 60 ans, le Mouvement populaire des familles (MPF) adopte un projet d’initiative fédérale pour une caisse maladie nationale unique.

Ce projet prévoit des cotisations en fonction du revenu familial et des prestations au moins égales à celles de la LAMal 2002. Le MPF invite toutes les associations et partis de Suisse susceptibles de le soutenir à se réunir le 21 juin à Berne, a indiqué Jean Blanchard, secrétaire permanent du MPF.

Le MPF, est un mouvement exclusivement romand, basé à Yverdon-les-Bains. Il compte aujourd’hui 1300 familles membres. Créé pendant la guerre pour réunir des familles ouvrières et leur permettre d’améliorer leur vie quotidienne, il a toujours pour objectif de permettre aux familles des couches populaires de prendre leur destin en main.

A l’agenda des groupes parlementaires

La résolution du MPF constitue une réaction de plus à l’annonce faite jeudi par le Conseil fédéral à l’issue de sa séance spéciale consacrée à l’assurance maladie. Face aux réformes par étapes que prévoit le gouvernement, de nombreux milieux ont dénoncé avec virulence ce qu’ils qualifient d’immobilisme.

Rien d’étonnant dès lors à ce que le sujet ait été mis à l’ordre du jour des séances des groupes parlementaires tenues ce week-end.

Les Radicaux demandent un débat urgent sur la LAMal lors de la session des Chambres qui s’ouvre dans une semaine. Ils proposent en outre la création d’un Conseil national de la santé, chargé d’élaborer des propositions d’amélioration.

Les Libéraux critiquent également l’attitude attentiste du gouvernement. Le groupe UDC répète quant à lui qu’un changement de système est nécessaire et plaide pour son initiative populaire.

Pour la gauche en revanche, toutes les conditions sont réunies pour aboutir à une bonne révision de la LAMal en décembre. A condition que la volonté politique soit présente et que tous les partis prennent en compte les intérêts de la population, nuance cependant le groupe parlementaire socialiste.

Les réponses de Ruth Dreifuss

Face à ces nombreuses prises de position souvent hostiles, la ministre de la santé réplique que les réformes prévues par le gouvernement permettront d’économiser des centaines de millions de francs.

Dans une interview au SonntagsBlick, Ruth Dreifuss explique que la première étape de la réforme du système de santé va s’attaquer aux examens et aux opérations inutiles, à la taille des emballages de médicaments et aux prix de certaines préparations originales.

La conseillère fédérale fait également appel à la responsabilité individuelle de chacun et relativise les divergences d’opinion à l’intérieur du gouvernement. Selon Madame Dreifuss, il n’y a pas au Conseil fédéral de politicien purement libéral ou purement social.

swissinfo avec les agences