Le rêve brisé d’Alexandre Moos

Sa victoire d'étape permet à Dario Frigo de prendre la tête du classement général. Keystone

Virtuel leader du Tour de Romandie, le Valaisan n'a pas concrétisé ses espoirs à Charmey. Vainqueur de l'étape de jeudi, l'Italien Frigo revêt le maillot jaune.

Dario Frigo (29 ans) a remporté cette 2e étape courue entre Bellelay (Glovelier) et Charmey et longue de 169,500 kilomètres. En Gruyère, le coureur de Varèse a retrouvé son maillot vert de leader… devenu jaune depuis sa victoire du printemps passé.

La pluie et le froid (8 degrés), comme la veille, ont été une nouvelle fois les «fidèles» compagnons des coureurs au cours d’une étape écourtée. Le départ a été fixé à Glovelier. En effet, compte tenu des 17 premiers kilomètres en descente, le collège des commissaires n’a pas voulu prendre de risques avec la santé des sportifs, vu les conditions météo.

Zülle en forme

Deuxième de l’étape, le Saint-Gallois Alex Zülle pointe à 4». Il a ainsi prouvé que son échec dans le prologue de Genève et sa chute peu avant l’arrivée de Malleray/Bévillard ne l’avaient pas affecté et qu’il était en forme.

Du coup, ses espoirs de remporter le Tour de Romandie ne sont pas utopiques. Même s’il lui sera difficile de combler sa minute et demie (1’27») de retard.

Pour Zülle, la pilule est d’autant plus amère: peu avant le départ, il a appris la non-qualification de sa formation pour le Tour de France. Et ce pour la seconde année de suite.

Moss reste sur la 2e marche

Transi de froid, le Valaisan Alexandre Moos affichait sa déception à peine l’arrivée franchie. Et ce quand bien même il conservait sa deuxième place et endossait le maillot vert des sprints volants.

Mieux: il a même été virtuel maillot jaune pour avoir pris 5» de bonification. Toutefois, malgré leur énorme travail dans les derniers kilomètres, les «Phonak» n’ont pu amener Moos en jaune à Charmey.

«Dans la montée après le barrage de Rossens, j’ai fait l’effort pour revenir sur un petit groupe d’échappés, explique le Valaisan. Dans la dernière montée, j’avais les jambes lourdes. J’ai payé les efforts précédents. Je suis dégoûté: c’était aujourd’hui ou jamais l’occasion de prendre le maillot jaune».

Il est vrai que les «Phonak» avaient beaucoup misé sur cette étape. Elle s’achevait sur les terres de Cédric Fragnière. Le Fribourgeois tenta également sa chance. En vain!

Zampieri reste en blanc

Un final dans lequel le jeune Rubens Bertogliati a également tetné sa chance. En quelque sorte, le Tessinois a ouvert la porte du succès à Frigo. Sorti du peloton «en costaud», l’Italien, est parti en solitaire vers l’arrivée.

La plus belle récompense pour ses équipiers, dont Steve Zampieri. Auteur d’une longue échappée la veille, le Neuchâtelois a été l’un des artisans de la victoire de son leader.

«En début de course j’avais les jambes lourdes. Par la suite, j’ai retrouvé de bonnes sensations. Mais je n’ai pu suivre les meilleurs dans le final. J’ai payé les efforts pour remonter Frigo en tête du peloton avant la dernière difficulté», explique le citoyen de Cressier. Qui a sauvé l’essentiel: son maillot blanc de meilleur grimpeur.

Vendredi, le peloton prend la direction de Sierre. Il s’élance de Pringy, au pied du château de Gruyères pour rallier Sierre, 180 kilomètres plus loin. Une étape taillée à la mesure des sprinters…

swissinfo/Pierre-Henri Bonvin sur les routes du Tour