Lutte contre la corruption : la Suisse se rattrape
Le Conseil national, la chambre du peuple du Parlement suisse, a adopté un dispositif en vue de mieux combattre la corruption. Les députés ont également décidé de supprimer les déductions fiscales pour les pots-de-vin versés à des fonctionnaires.
Le Conseil national, la chambre du peuple du Parlement suisse, a adopté ce jeudi un dispositif en vue de mieux combattre la corruption. Les députés ont également décidé de supprimer les déductions fiscales pour les pots-de-vin versés à des fonctionnaires.
Il est temps que la Suisse se mette à jour dans le domaine de la lutte contre la corruption, tout comme elle l’a fait, il y a des années déjà, dans le domaine, par exemple, du blanchissage d’argent. Il y a d’ailleurs une certaine analogie entre les deux choses, dans la mesure où se sont internationalisés les problèmes, ce qui nécessite une action internationale coordonnée pour y faire face.
La lutte contre la corruption n’a toutefois pas, en Suisse, un caractère de priorité politique. Elle rentre plutôt dans la catégorie des adaptations nécessaires pour éviter des difficultés possibles sur le plan international. Il faut dire qu’une organisation non gouvernementale spécialisée qui a son siège à Berlin, « Transparency International », a délivré une très bonne note à la Suisse, classée dixième sur 82 pays l’an dernier, avec une note de 8,9 sur un maximum de 10 pour exemplaire.
Des affaires, ces dernières années, ont toutefois mis en évidence les carences juridiques et législatives pour lutter contre la corruption; en particulier une vaste affaire survenue à Zurich entre un haut fonctionnaire et des milieux de la restauration. Elle a servi de catalyseur en quelque sorte, si bien que le projet gouvernemental de réprimer plus sévèrement la corruption, d’adhérer à la convention contre la corruption de l’OCDE et de supprimer la possibilité d’obtenir des déductions fiscales pour les pots-de-vin a été largement soutenu. Ce projet devra toutefois encore passer le cap de la chambre des cantons avant de devenir réalité.
Pierre-André Tschanz
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