
Une année de misère pour la Nati

Querelles entre stars, egos démesurés et résultats catastrophiques: rien ne va plus en équipe nationale. Les moins de 21 ans tempèrent ce sombre constat.
Une bourde de Stéphane Henchoz, le 6 juin contre la Slovénie, et tout un (fragile) château de cartes qui s’effondre: l’équipe nationale a payé au prix fort sa défaite 0-1 à Saint-Jacques qui lui coupait les ailes pour la qualification pour la Coupe du monde 2002.
Tirant les conséquences, Enzo Trossero s’en allait par la petite porte, à peine un an après son intronisation. Un règne de triste mémoire, durant lequel les Suisses ne sont parvenus qu’à faire plier le Luxembourg et les Iles Féroé.
Une embellie de courte durée
Avec la nomination de Köbi Kuhn, un homme du sérail, mais qui n’avait encore jamais dirigé une équipe professionnelle, le football suisse a cru avoir trouvé sa perle. «Il faut recréer cette famille au sein de laquelle les joueurs s’entendent et règlent leurs problèmes entre eux», lâchait-il.
L’embellie fut de très courte durée. Le temps d’une défaite en septembre contre la Yougoslavie et d’une crise qui ne fait que s’aggraver entre l’entraîneur et plusieurs de ses pions essentiels, tels Henchoz, Sforza et Chapuisat.
La paix des braves
Le 25 janvier 2002, la Suisse sera fixée sur son sort avec le tirage au sort des groupes éliminatoires de l’Euro 2004. D’ici le premier match officiel, en septembre, Köbi Kuhn devra avoir rétabli la paix des braves et dégagé une véritable ligne de conduite.
L’avenir semble se conjuguer sans Ciriaco Sforza et Stéphane Chapuisat, mais peut-il décemment se faire sans Stéphane Henchoz, même si celui-ci traite son entraîneur de «menteur» dans la presse? Un joueur comme Johann Vogel est-il capable de prendre ses responsabilités après avoir exigé la mise à l’écart de Sforza? Qui pourra remplacer en attaque le retraité Türkyilmaz et l’irrégulier Chapuisat?
Quelques éléments de réponse seront peut-être dénichés en mai, avec les championnats d’Europe des moins de 21 ans, qui se dérouleront à Bâle, Zurich, Genève et Lausanne, suite à la brillante qualification de l’équipe de Suisse pour la phase finale. Sous la houlette de Bernard Challandes (qui a succédé à Köbi Kuhn), la génération des Ricardo Cabanas, Ludovic Magnin et Alex Frei a les dents longues. Mais est-elle déjà prête à s’impliquer au plus haut niveau international?
Jonathan Hirsch

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