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Sunrise concrétise son intention d’entrer en Bourse

(Keystone-ATS) Sunrise concrétise un peu plus son intention d’entrer à la Bourse suisse. Le numéro deux suisse des télécommunications a fixé la fourchette du prix d’émission entre 58 et 78 francs par titre. L’opération, qui vise dans un premier temps à réduire l’endettement de l’opérateur zurichois, doit lui permettre de lever près de 1,35 milliard de francs.

L’émission et le premier jour de cotation de l’action de la nouvelle société holding Sunrise Communication Group, laquelle contrôlera l’opérateur établi à Zurich, sont fixés au vendredi 6 février, au plus tard, a précisé mardi ce dernier. Sa capitalisation boursière devrait alors osciller entre 2,8 et 3,3 milliards de francs en fonction du prix d’émission.

Dans le cadre de l’offre initiale, Sunrise émettra entre 17,3 et 23,3 millions de nouvelles actions. A celles-ci viendront s’ajouter 4,3 millions de titres existants que l’actionnaire majoritaire actuel de l’opérateur, la société de participations britannique CVC Capital Partners (CVC) a décidé de céder, compte tenu de “l’engouement” affiché par les investisseurs potentiels lors des sessions d’informations.

Le syndicat de banques pilotant l’entrée en Bourse, mené par Deutsche Bank et UBS, pourra attribuer des contingents plus élevés par l’entremise d’une option de surallocation portant sur 4,1 millions de titres existants au maximum, soit 15% de l’offre initiale.

Opportunités à saisir

A l’issue de l’opération, la participation de CVC, qui contrôle actuellement plus de 90% des parts de Sunrise passera sous la barre des 50%. Le flottant, soit l’ensemble des titres négociés à la Bourse suisse, atteindra entre 51,1 et 57,2% du capital-actions.

Si l’option devait être intégralement exercée, cette part se chiffrera entre 58,8 et 65,7% du capital-actions. “L’introduction en Bourse constitue un nouveau chapitre de l’histoire de Sunrise et s’accompagne d’opportunités enthousiasmantes”, s’est réjoui son directeur général Libor Voncina, cité dans le communiqué.

Selon le Slovène le secteur des télécommunications “profite de l’essor remarquable des données mobiles et de la convergence”. L’entrée en Bourse devrait permettre à Sunrise de tirer le meilleur profit des opportunités.

Comme déjà annoncé, le numéro deux suisse des télécommunications derrière Swisscom, destine en premier lieu le produit de l’entrée en Bourse à la réduction de son endettement. La dette de Sunrise devrait ainsi se contracter de 2,9 milliards de francs actuellement à 1,7 milliard.

Promesses de dividende

L’opérateur, dont les origines remontent à l’époque de la libéralisation du marché suisse des télécommunications avec la fondation en 1996 par les CFF, UBS et Migros de la société Newtelco, promet le versement l’an prochain d’un dividende absolu de 135 millions de francs au titre de l’exercice 2015. A compter de 2016, le taux de rémunération des actionnaires se montera à 65% des liquidités disponibles.

Une fois la dette nette réduite à un montant correspondant à 2,5 fois du résultat d’exploitation brut, l’excédent sera aussi reversé aux détenteurs de titres. Pour mémoire, Sunrise a réalisé lors de l’exercice 2013/2014 (clos fin septembre) un chiffre d’affaires de 2 milliards de francs et un résultat d’exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) de 621 millions.

Sunrise juge par ailleurs limité, voire positif, l’impact de l’abolition par la Banque nationale suisse (BNS) du taux plancher de 1,20 franc pour un euro, laquelle a entraîné une vive appréciation de la devise helvétique. Les charges de refinancement devraient se réduire, une partie de la dette libellée en euros n’étant pas couverte. De plus, la société réalise son chiffre d’affaires en Suisse.

L’opérateur, qui emploie 1850 personnes à temps plein, revendique 3,3 millions de clients pour ses services de téléphonie fixe et mobile, de connexion à internet et de télévision via internet. La dernière entrée en Bourse d’une entreprise de télécommunications suisse remonte à 1998 avec la privatisation partielle de Swisscom, société toujours contrôlée par la Confédération.

Secteur en mouvement

Le marché helvétique n’en vit pas moins une période d’intense activité. Pas plus tard que le 18 décembre dernier, Orange Suisse a suscité la surprise en repassant en mains françaises.

La société de participations britannique Apax – qui avait repris l’opérateur sis à Renens (VD) à France Télécom en 2012 après l’échec de la fusion envisagée avec Sunrise – l’a cédé à NJJ Capital, la holding personnelle de l’homme d’affaires Xavier Niel. Avec cette transaction, qui se monte à 2,8 milliards de francs, Apax devrait réaliser une plus-value de 800 millions.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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