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“24K Magic” de Bruno Mars album de l’année aux Grammy Awards

Bruno Mars a remporté six Grammys, dont celui de l'album de l'année pour "24K Magic". KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE sda-ats

(Keystone-ATS) Le chanteur américain Bruno Mars a triomphé dimanche aux Grammy Awards, en raflant trois des quatre trophées majeurs d’une soirée très politique. L’héritier de la funk des années 1980 s’est notamment adjugé le prix de l’album de l’année pour “24K Magic”.

L’homme de spectacle de 32 ans, au style flamboyant, est reparti avec six récompenses, record de la soirée, couronné dans les catégories reines d’album de l’année pour “24K Magic”, enregistrement de l’année pour le morceau-titre de l’album et chanson de l’année pour “That’s What I Like”.

En recevant le titre d’album de l’année, dernier prix de la cérémonie, Peter Hernandez, de son vrai nom, a remercié les autres artistes sélectionnés dans la catégorie dont Kendrick Lamar et Jay-Z.

Jay-Z les mains vides

Pour Jay-Z, la soirée a tourné au cauchemar, avec aucune victoire malgré huit nominations. A 48 ans, ce vétéran du hip-hop, déjà primé 21 fois aux Grammys, a été devancé dans trois catégories majeures par Bruno Mars et dans trois sous-catégories rap par Kendrick Lamar.

Le rappeur californien est, lui, reparti avec cinq statuettes dorées en forme de gramophone, réalisant son second grand chelem dans les quatre catégories rap et y ajoutant la meilleure vidéo pour “Humble”.

Il a aussi ouvert la retransmission télévisée avec une performance coup de poing, offrant à un public enthousiaste une interprétation de son titre “XXX”, avec Bono du groupe U2 et entouré de figurants en tenue camouflage et cagoule noire.

Alors que l’industrie du disque avait semblé assez détachée des enjeux du moment, la cérémonie des Grammy Awards a finalement fait feu de tout bois et multiplié les interventions politiques.

#MeToo

De nombreux invités, de Lady Gaga à Sting, en passant par Khalid ou Cindy Lauper, étaient arrivés à la cérémonie en arborant des roses blanches en écho aux mouvements #MeToo et Time’s Up à Hollywood, à l’appel tardif d’un groupe de musiciennes.

Lors de son passage sur scène, Lady Gaga a ensuite rendu hommage à Time’s Up, contre le harcèlement sexuel et pour l’égalité entre hommes et femmes, avant que la chanteuse et actrice Janelle Monae y revienne lors d’un vibrant monologue.

“A ceux qui voudraient essayer de nous faire taire, nous offrons deux mots: “c’est fini”. Fini les inégalités de rémunérations, la discrimination, le harcèlement sous toutes ses formes, et les abus de pouvoir”, a déclaré la chanteuse en présentant une prestation de la Kesha qui, avec sa chanson “Praying”, a rappelé sa bataille contre un producteur qu’elle accuse de l’avoir violée.

Immédiatement derrière, une autre chanteuse, Camila Cabello, a rendu hommage aux “Dreamers”, les bénéficiaires du programme DACA, qui permet à des immigrés arrivés enfants clandestinement aux Etats-Unis de travailler et d’étudier légalement. Ce programme a été supprimé par le président Donald Trump.

“Fire and Fury”

Camila Cabello a rappelé qu’elle était elle-même arrivée enfant de Cuba avec ses parents. Les chapitres politiques se sont multipliés, avec une prestation de U2 devant la statue de la Liberté, avec un rappel du poème inscrit à sa base, qui invite à accueillir tous les immigrés qui se rendent à New York et aux Etats-Unis.

Autre salve, le présentateur de la retransmission, James Corden, a fait lire à des chanteurs mais aussi Hillary Clinton des passages du livre polémique “Fire and Fury”, qui brosse un tableau apocalyptique de la première année de M. Trump à la Maison-Blanche.

En début de soirée, la Canadienne Alessia Cara avait créé la surprise en remportant le premier des quatre trophées majeurs, celui de révélation de l’année.

Outre Jay-Z, l’autre grand perdant de la soirée a été “Despacito”, le titre, qui a tout emporté sur son passage en 2017. Nommé dans trois catégories, il est reparti bredouille dimanche.

Bernoise récompensée

L’actrice américaine Carrie Fisher a, quant à elle, reçu, à titre posthume, le prix du meilleur album parlé pour “The Princess Diarist”, plus d’un an après sa mort brutale, à 60 ans. Le chanteur et poète de légende Leonard Cohen, qui n’avait jamais remporté de Grammy de son vivant, a décroché celui de “meilleure performance rock” pour la chanson “You Want It Darker”, dans laquelle il se disait prêt à mourir.

Côté suisse, la violoniste bernoise d’origine moldave Patricia Kopatchinskaja a décroché un Grammy Award pour son album “Death and the Maiden” enregistré avec l’orchestre de chambre de Saint Paul, aux Etats-Unis.

La musicienne a été primée dans la catégorie réservée à la musique de chambre et aux performances. Le groupe Chuck Owen & The Jazz Surge, avec le joueur d’harmonica genevois Grégoire Maret en soliste, est en revanche reparti les mains vides.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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