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“Air Cocaïne”: les deux pilotes interpellés en France voisine

(Keystone-ATS) Les deux pilotes français qui ont fui la semaine dernière la République dominicaine, où ils avaient été condamnés pour trafic de drogue, ont été interpellés lundi dans les départements du Rhône et de l’Isère. Leurs avocats ont dénoncé ces arrestations.

Les deux pilotes, qui nient les faits qui leur sont reprochés, ont été présentés l’un et l’autre à un juge des libertés et de la détention à Lyon et à Grenoble, puis placés en détention provisoire, a précisé le parquet de Lyon. Ils seront entendus très prochainement par une juge d’instruction de Marseille.

“On avait demandé qu’on nous convoque mais il a fallu que les mauvaises habitudes l’emportent. C’est pathétique”, a déclaré lundi sur iTELE Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats des pilotes. “Je ne pensais pas qu’on allait avoir la police à la maison. Mon mari n’est pas un criminel, il attendait la convocation de la juge”, a regretté sur la même chaîne l’épouse d’un des deux pilotes.

Le procureur général de la République dominicaine, Francisco Dominguez Brito, a annoncé avoir demandé un mandat d’arrêt international contre les pilotes français. “Leur fuite est une preuve supplémentaire de leur culpabilité”, a-t-il dit lors d’un point de presse à Saint-Domingue. “Une personne qui se considère innocente ne tente pas d’échapper à la justice”, a-t-il ajouté.

Pas d’implication de l’Etat

Les deux pilotes français qui ont fui la République dominicaine où ils avaient été lourdement condamnés pour trafic de drogue avaient été acheminés plus tôt dans la journée par les gendarmes chez la juge qui instruit l’enquête française sur l’affaire “Air cocaïne”.

Les deux hommes étaient les pilotes du Falcon 50 intercepté en mars 2013 à l’aéroport de Punta Cana avec 680 kg de cocaïne à bord. Ils ont été condamnés à mi-août à Saint-Domingue à 20 ans de prison mais avaient été laissés libres en attendant leur procès en appel.

Des proches ont alors organisé dans le plus grand secret une opération d’exfiltration rocambolesque, par bateau puis par avion, permettant aux deux pilotes de regagner la France à la fin du mois d’octobre.

Le Quai d’Orsay a assuré que la France n’était pas impliquée dans l’exfiltration des deux pilotes.

Soutiens au sein du FN

L’assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen, Pierre Malinowski, faisait partie du commando qui a organisé la fuite des deux pilotes, selon France 2. Il a confirmé sa participation à l’opération, par “solidarité militaire”, et affirme n’avoir touché “aucun centime”.

Il figure sur une photo diffusée par BFM TV et montrant la fuite des pilotes en pleine mer à bord d’une vedette. L’eurodéputé du Front national Aymeric Chauprade a reconnu s’être trouvé sur place et avoir “réservé” un hélicoptère qui n’a cependant pas été utilisé et aurait pu servir de leurre.

Deux autres Français condamnés aux côtés des pilotes restent en République dominicaine.

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