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“La pire crise de réfugiés” depuis la Seconde guerre mondiale

(Keystone-ATS) Le monde affronte “la pire crise de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale”, a déclaré vendredi le Commissaire européen à l’Immigration. L’Europe, dont plusieurs pays sont débordés, doit les accueillir d’une façon “décente” et “civilisée”.

L’Europe “a du mal à gérer les importants afflux de personnes cherchant refuge dans nos frontières”, a constaté le commissaire Dimitris Avramopoulos devant la presse à Bruxelles. “Ce sont des êtres humains, des gens désespérés. Ils ont besoin de notre aide et de notre soutien”, a-t-il plaidé.

L’Union européenne s’est notamment construite sur le principe de “solidarité avec ceux qui sont dans le besoin”, a-t-il ajouté. M. Avramopoulos a rencontré jeudi à Athènes les ministres grecs de l’Immigration et de l’Intérieur, des responsables et le maire de l’île de Kos, où l’afflux de réfugiés syriens et afghans et le manque d’installations pour les accueillir ont provoqué des tensions ces derniers jours.

Fardeau à partager

“Ce que nous devons faire (…) est d’organiser notre système afin d’affronter ce problème d’une façon décente, civilisée et européenne”, a-t-il ajouté. Le commissaire européen a évoqué la situation “particulièrement urgente” en Grèce, mais aussi dans d’autres pays comme l’Italie et la Hongrie.

La Commission européenne a présenté en mai des propositions aux Etats membres, qui ont toutefois rechigné à mettre en place des mesures visant à soulager les pays en première ligne et à mieux répartir les réfugiés dans toute l’Europe.

La Grèce a accueilli 50’000 demandeurs d’asile en juillet, contre 6000 un an plus tôt. Eligible à une aide de 30 millions d’euros de la part de Bruxelles dès qu’elle en aura fait la demande formelle, elle va pouvoir envoyer 16’000 réfugiés vers d’autres pays européens en vertu d’un accord a minima sur la réinstallation trouvé le 20 juillet, a expliqué M. Avramopoulos. Associée à l’accord de Dublin, la Suisse participera à cet effort en accueillant 519 réfugiés.

La Hongrie sur la “ligne de front”

Le commissaire européen a par ailleurs l’intention de se rendre prochainement en Turquie, d’où partent les migrants gagnant chaque jour par centaines les côtes des îles grecques de la mer Egée. Il se rendra aussi “dans les jours à venir” à Calais (France), où des centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne tentent chaque nuit de s’introduire sur le site d’Eurotunnel.

Le commissaire a par ailleurs reconnu que la Hongrie “rejoint les pays les plus exposés, de la ligne de front”, que sont la Grèce et l’Italie. La route des Balkans est de plus en plus empruntée depuis quelques mois par les candidats à l’asile de Syrie et d’Afghanistan. La Hongrie a reçu 35’000 demandes d’asile pour le seul mois de juillet, a rappelé Dimitris Avramopoulos.

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