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“Non” du PS à l’achat immédiat de nouveaux avions de combat

Le PS demande une utilisation prolongée du F/A-18 au-delà de 2030 et s'oppose à l'achat immédiat de nouveaux avions de combat (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN MERZ sda-ats

(Keystone-ATS) Le PS s’oppose à l’achat immédiat de nouveaux avions de combat. Il demande que la durée d’utilisation des F/A-18 soit prolongée au-delà de 2030. Les délégués réunis samedi à Olten (SO) ont aussi adopté un “Manifeste pour un socialisme pleinement féministe”.

L’assemblée des délégués a adopté par 126 voix contre 63 et 6 abstentions un “document conceptuel sur les forces aériennes”. Le PS s’engage pour garantir la sécurité dans l’espace aérien suisse tout en mettant fin “au réduit national de l’espace aérien”.

Pour assurer la police aérienne, le PS estime que huit avions de combat suffisent. Pour des “scénarios plus tendus”, le parti renonce pour le moment à avancer un nombre précis d’avions. Dans le texte initial élaboré par le comité directeur, 20 à 30 jets étaient évoqués.

Coopération avec les Etats voisins

En cas de crise majeure, l’espace aérien suisse doit être sécurisé en coopération avec les pays voisins. La Suisse est entourée d’Etats de droit démocratiques et pacifiques avec qui nous avons des relations étroites et d’amitié.

En prolongeant la durée des F/A-18 au-delà de 2030, le pays aura plus de temps pour préparer l’achat d’avions de combat “avec minutie et en toute transparence”, selon les délégués du PS. Le projet d’acquisition devra être soumis au peuple. Le parti plaide pour l’achat d’un avion de fabrication européenne, et un financement par le budget ordinaire de l’armée.

Au nom de la Jeunesse socialiste, Lewin Lempert a critiqué le concept jugé militariste, alors que le PS s’est prononcé pour l’abolition de l’armée. Une proposition demandant de limiter la flotte à 12 jets au maximum a été rejetée par 100 voix contre 88.

Semaine de 35 heures

L’assemblée a aussi adopté à l’unanimité moins une abstention un “Manifeste pour un socialisme pleinement féministe”. Le texte revendique notamment l’égalité salariale “maintenant”, la semaine de 35 heures et un congé parental plus long. Il demande aussi le mariage pour tous, une identité sexuelle plus libre et la fin de la discrimination des personnes non hétérosexuelles.

Un chapitre du manifeste est une “critique féministe à l’adresse du PS”. La stéréotypisation et l’inégalité des critères appliqués aux hommes et aux femmes existent au sein du PS. Il reste “encore et toujours” des réseaux masculins de type informel à l’intérieur du parti.

Les Femmes socialistes demandent davantage de ressources pour le travail féministe et une représentation paritaire des deux sexes dans les instances de direction du parti. Depuis 1971, le PS a été présidé pendant 41 ans par des hommes et 5 seulement par des femmes.

“Une triste réalité”

Les différences salariales entre hommes et femmes sont “une triste réalité”, a souligné la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Ce n’est pas seulement “un scandale pour les femmes concernées, mais aussi un scandale politique”. L’égalité n’est pas “un voeu exotique”, c’est “un droit fondamental”, a souligné la socialiste.

Le PS a aussi accepté par 138 voix contre 17 et 3 abstentions de soutenir le lancement de l’initiative de la Jeunesse socialiste “soulager les salaires, imposer équitablement le capital” – appelée aussi “initiative 99%”. Elle vise à mettre à contribution les 1% des Suisses les plus riches en imposant à 150% les parts du revenu du capital supérieures à un montant défini par la loi.

“L’autogoal du siècle”

En ouvrant l’assemblée, le président du PS Christian Levrat est revenu sur le refus de la réforme de l’AVS. Le 24 septembre “restera dans nos mémoires comme une journée pénible”. “Certains ont marqué l’autogoal du siècle”, a estimé le conseiller aux Etats fribourgeois.

Il faisait ainsi référence à la section genevoise du PS et à la Jeunesse socialiste, qui ont appelé à refuser la réforme. Ils n’ont pas su saisir la chance qui se présentait et se sont “obstinés dans des positions arrêtées”. Mais M. Levrat a affirmé qu’il ne voulait pas jouer “le maître d’école” face aux sections cantonales ou “le papa” de la Jeunesse socialiste.

Pour la suite de la réforme de l’AVS, le PS refusera l’augmentation de l’âge de la retraite au-delà de 65 et s’opposera à une hausse de l’âge de la retraite des femmes sans compensation, a souligné le président du PS. Le parti refusera aussi une baisse des rentes.

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