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“Sceptique” après l’annonce de l’ETA, Madrid maintient le cap

(Keystone-ATS) Madrid – Le gouvernement espagnol a annoncé lundi qu’il n’allait pas modifier d’un iota sa politique de fermeté sécuritaire contre l’ETA. Il a affiché son “scepticisme” face au cessez-le-feu jugé “insuffisant” annoncé la veille par l’organisation indépendantiste basque armée.
“Ce communiqué est très loin” de ce que le gouvernement espagnol exige de l’ETA et de son bras politique illégal Batasuna, à savoir un abandon définitif et sans condition de la lutte armée, a déclaré le ministre de l’Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba à la télévision publique espagnole (TVE).
Madrid “va maintenir à l’identique sa politique antiterroriste” contre l’ETA, a également insisté le ministre, qui formulait le premier commentaire officiel du gouvernement sur la trêve.
L’organisation clandestine, tenue pour responsable du décès de 829 personnes au total en près d’un demi-siècle de violences, a annoncé dimanche une sorte de cessez-le-feu qui ne porte pas son nom, après un an sans attentat. Elle n’a pas précisé si cette mesure était temporaire ou définitive.
Interpellation récente
Dans une vidéo remise dimanche au journal basque “Gara” et à la la chaîne de télévision publique britannique BBC, l’organisation indépendantiste a dit qu’elle “ne mènerait pas d’actions offensives armées” dans le cadre de son action pour l’indépendance du Pays Basque. Elle précise avoir pris cette décision “il y a plusieurs mois”, “pour parvenir à un scénario de processus démocratique”.
M. Rubalcaba a estimé sur TVE que le groupe clandestin était matériellement contraint par les opérations policières à répétition contre ses dirigeants et sa structure.
“L’ETA arrête parce qu’il n’en peut plus. Il le fait après le démantèlement de la base logistique qu’il mettait en place au Portugal (…) et sa sortie de France où il est très mal”, a commenté le ministre.
Entre 2008 et 2010, pas moins de sept chefs successifs du groupe armé – cinq chefs militaires et deux dirigeants politiques – ont été arrêtés, essentiellement en France, la base de repli traditionnelle de l’organisation.

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